Deutscher Filmpreis

Le Deutscher Filmpreis, l’équivalent des Oscars aux Etats-Unis ou des Césars en France, a vu le jour en 1951. La cérémonie a lieu à Berlin au Palais am Funkturm au mois d’avril. Les prix récompensent les meilleurs films, acteurs/actrices, réalisateurs/réalisatrices et technicien.ne.s du cinéma allemand et sont décernés par les membres de la Deutsche Filmakademie et de la Filmförderungsanstalt.

Le processus de sélection

La décision est prise par les quelque 2000 membres de l’Académie, issus de toutes les branches artistiques de l’industrie cinématographique. Les membres sont répartis au sein de plusieurs commissions. Il existe au total trois commissions de présélection :

  • une commission de présélection SPIELFILM représentant toutes les sections. Elle est composée de 19 personnes dont deux membres du Bundestag
  • une Commission du FILM DOCUMENTAIRE. Elle est composée de neuf membres avec trois représentants de la Section du Film Documentaire, quatre représentants d’autres sections, un membre du Bundestag et un membre de la commission issue du métier mais externe à la Film Academy
  • une Commission KINDERFILM. Elle est composée de dix membres, représentants de toutes les sections et un membre du Bundestag. Les films de cette commission sont également projetés en présence d’enfants de différentes tranches d’âge.

La sélection se déroule en trois étapes :

  1. La première est la réception des candidatures et la présélection. Les  films soumis doivent répondre à différents critères pour être admis à la présélection. Chaque catégorie présélectionne un nombre différent de film. Chaque membre reçoit des échantillons de tous les films afin que chacun ait suffisamment de temps pour tout visionner.
  2. La deuxième étape consiste en l’élection des nominations. Tous les films présélectionnés sont examinés par les membres de l’académie. Chaque section décide de « sa » catégorie. Six films seront nominés dans la catégorie long-métrage, deux pour la catégorie meilleur film pour enfants et trois dans les autres catégories.
  3. Enfin la troisième étape est l’élection des lauréats. Les membres de la Deutsche Filmakademie votent parmi toutes les candidatures, indépendamment de la section, pour toutes les catégories de prix, par un vote secret et écrit. Seul le notaire connait les résultats dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix.

La statuette LOLA

Avec un total de 2,955 millions d’euros de prix et de nominations, la LOLA est le prix culturel le plus doté d’Allemagne. Il est remis par la commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et les médias, la ministre d’État Prof. Monika Grütters.

Depuis 1999, les formes féminines du trophée ont valu à la statuette le surnom de « Lola », et en référence aux nombreuses occurrences de ce prénom dans les productions cinématographiques allemandes : le rôle de Marlène Dietrich dans L’Ange bleu, le film Lola de Werner Fassbinder et Cours, Lola, cours de Tom Tykwer.

La statuette a été crée par la designeuse new-yorkaise Mechthild Schmidt (HouseWorks digital media) en 1999. Elle en supervise la réalisation, le modèle du sculpteur Roman Strobl et le moulage de la fonderie ARA-Kunst. Elle a travaillé en étroite collaboration avec Stephan Reichenberger de Schwanstein Entertainment, alors directeur créatif du DEUTSCHE FILMPREIS, afin de donner une nouvelle image à la cérémonie.

« Je voulais donner à la statue de la confiance sans être stricte, de la force sans devenir statique. Il était important pour moi de donner au GERMAN FILM AWARD sa propre identité, et non de m’appuyer sur ce que d’autres prix symbolisent déjà avec succès : Alors que l’Oscar®, debout, marque fermement et symétriquement le combattant et le vainqueur, avec le Filmpreis, j’ai voulu incarner la dynamique du mouvement, la muse, l’inspiration qui mène à l’œuvre d’art ». (Mechtild Schmidt)

Les catégories

  • Bester Speilfilm
  • Bester Dokumentarfilm
  • Bester Kinderfilm
  • Beste Regie
  • Bestes Drehbuch
  • Beste weibliche Hauptrolle
  • Beste männliche Hauptrolle
  • Beste weibliche Nebenrolle
  • Beste männliche Nebenrolle
  • Beste Kamera / Bildgestaltung
  • Bester Schnitt
  • Beste Tongestaltung
  • Beste Filmmusik
  • Bestes Szenenbild
  • Bestes Kostümbild
  • Bestes Maskenbild
  • Beste visuelle Effekte und Animation
  • Besucherstärkster Film

Toutes les informations sur le site officiel de la cérémonie.

Rossini – oder die mörderische Frage, wer mit wem schlief

Réalisateur: Helmut Dietl
Année: 1996
Avec: Gudrun Landbrebe, Veronica Ferres, Joachim Krol

RESUME

Cette satire d’Helmut Dietl suit le temps d’une soirée les turbulences du « Rossini », un restaurant luxueux qui accueille chaque soir l’élite d’une grande ville qui ressemble en tout point à Munich. Pour certains il est comme une deuxième maison. On y trouve une journaliste nymphomane dont la dernière « victime », un réalisateur, souffrant de problèmes d’impuissance; un chirurgien plastique amoureux, dont la bien-aimée ne peut pas décider entre le poète Bodo ou le producteur de films Oskar, qui est en difficulté financière. Et bien sûr Rossini lui-même, qui se sent comme un majordome pour les clients snobs de son propre restaurant. Lorsqu’une actrice séduisante et mystérieuse appelée Blanche-Neige apparaît dans le restaurant et prend Rossini au piège, tout devient incontrôlable.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Helmut Dietl (1944-2015) était un spécialiste des portraits satiriques du gratin munichois.
  • Le scénario de Rossini a été écrit en étroite collaboration avec Patrick Süskind et a valu à ses deux auteurs le prix du meilleur scénario au Deutscher Filmpreis.
  • Le film contient de nombreuses allusions à des personnes et des lieux réels :

Oskar Reiter au producteur à succès Bernd Eichinger.

Uhu Zigeuner fait allusion au réalisateur et co-auteur du scénario, Helmut Dietl.

Bodo Kriegnitz au poète Wolf Wondratschek, dont le poème « Carmen » est sous-titré « die mörderische Frage, wer mit wem schlief“ .

L’histoire de la belle Valérie convoitée par Reiter et Kriegnitz qui finit par se suicider, est basée sur la personne réelle de la monteuse du film Jane Seitz.

Le personnage extrêmement timide, joué par Joachim Król, qui ne veut pas que son livre soit filmé même pour beaucoup d’argent, aurait pour modèle le co-scénariste Patrick Süskind. Le livre (dans le film : « Loreley ») est censé être son best-seller Parfum. Süskind avait refusé des offres de tournage du roman pendant des années – ce n’est qu’en 2006, presque 20 ans après sa publication, que cela a été fait.

  • Le restaurant « Rossini » est inspiré du restaurant munichois « Romagna Antica », qui était situé à Schwabing, au 52 de la Elisabethstraße, non loin du Filmverlag der Autoren. Il a été fréquenté par des célébrités du cinéma (dont Rainer Werner Fassbinder) à partir des années 1970. Dietl et Eichinger faisiat égalemant partie des invités réguliers dans les années1980.