Frantz

De : François Ozon
Année : 2016
Avec : Paula Beere, Pierre Niney, Johann von Bülow, Cyrielle Clair

LE FILM

Dans un village allemand au lendemain de la guerre 14-18, Anna une veuve de guerre vient se recueillir chaque jour sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Un jour elle y rencontre Adrien, un jeune français. Lui aussi était soldat pendant la guerre, il vient se recueillir sur la tombe de son ami. Toute deux apprennent à se connaitre et échangent sur le passé. Mais cette amitié naissante n’est pas au goût de tout le monde dans le village.

Frantz est avant tout un très beau film sur l’amitié franco-allemande. Dans cette production binationale,  l’allemand et le français s’alternent tout au long de l’histoire. Un français qui parle allemand, une allemande qui parle français dans un contexte historique bien particulier. Nous sommes ici en 1919 au lendemain de la première guerre mondiale. Habituellement, quand il est question de la guerre, j’ai plutôt le sentiment qu’il est question de la seconde. C’est donc un des points qui m’a interpellé avec ce film.

Dans un jeu de couleurs et de noir et blanc, François Ozon donne à voir toute la dureté de l’époque et met en exergue les animosités venues alimentées l’hostilité entre les deux pays. Il en résulte toute l’absurdité de la situation puisque les allemands reprochent au français d’avoir tué leurs fils, et les français reprochent aux allemands d’avoir tué les leurs. Une souffrance mutuelle que les deux nations se sont infligées. Un dialogue de sourd qui n’a fait que croitre et s’étoffer avec le temps. Pourtant la communication n’est pas impossible comme le prouve les deux protagonistes principaux qui affrontent le mensonge, le deuil et la culpabilité avec beaucoup de douceur et de fragilité. Le tout se tisse dans un rythme relativement lent et parfois pesant mais reflétant dans le fond les blessures profondes de ce traumatisme encore vivace.

Par ailleurs,  Frantz m’évoque un autre film dans cette veine historique franco-allemande, dont je souhaite faire part. Il s’agit du film français « Séraphine » de Martin Provost. On y retrouve un « couple » franco-allemand et ce contexte de première guerre mondiale (mais aussi les prémices de la seconde). Il raconte l’histoire de cette femme, Séraphine de Senlis, domestique le jour et peintre la nuit. Son talent artistique et ses œuvres sont découvertes par le collectionneur allemand Wilhelm Uhde qui lui permettra de donner de la visibilité à son travail. C’est également une œuvre que je recommande vivement !

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Le film est adapté de la pièce de Maurice Rostand « L’homme que j’ai tué » paru en 1930. Avant François Ozon, Ernst Lubitsch avait déjà porté cette pièce à l’écran avec son film « Broken Lullaby » sorti en 1932
  • Les deux acteurs, Paula Beer et Pierre Niney ont dû travailler dans une langue qu’ils ne maîtrisaient pas. Paula Beer explique d’ailleurs dans plusieurs interviews la difficulté de traduire des émotions dans une langue qui n’est pas la sienne. Ainsi que l’épuisement ressenti après une journée de tournage dans une langue étrangère
  • Normalement le prénom Frantz ne prend pas de « t ». Elle s’avère être une faute courante chez les français que le réalisateur a choisi de conserver
  • Le tournage a en partie eu lieu dans de petites villes de l’Allemagne de l’Est d’autrefois où l’architecture des l’époque n’a connu ni destruction ni reconstruction.

Werk ohne Autor

Titre français: L’Oeuvre sans auteur
Réalisateur: Florian Henckel von Donnersmarck
Année: 2019
Avec: Tom Schilling, Sebastian Koch, Paula Beer, Saskia Rosendahl, Lars Eidinger, Hanno Koffler

LE FILM

Kurt est peintre, il découvre sa vocation après la visite d’une exposition sur « l’art dégénéré » à Dresde en 1937 au côté de sa tante qui sera internée et assassinée par les nazis du fait de ses troubles psychiatriques. Plus tard, en RDA, il intègre les Beaux-arts où il doit, non sans peine, s’adapter aux exigences du « réalisme socialiste ». Puis, il passe en RFA, aux côtés d’Ellie une étudiante en mode dont il tombe amoureux. Là-bas, il peut enfin pleinement exercer son art. Toutefois, une ombre vient noircir le tableau. Bien que Kurt l’ignore, le père d’Ellie, médecin reconnu, est étroitement lié au passé terrible de sa famille.

Je suis tombée par hasard sur ce film. Attirée par la thématique artistique, je comprends vite qu’il ne s’agit pas là de l’unique sujet puisqu’il nous plonge dans l’horreur du nazisme puis la rigidité de la RDA. Toutefois, le conflit mondial, qui n’en est pas moins intense et poignant, est très vite évacué pour laisser place à l’après-guerre et comment le passé vient travailler la matière artistique. Dès les premières minutes, ont nous rappelle la vision du régime nazi sur quelques artistes comme Picasso ou Chagall, puis le ton s’adoucie. On passe de tableaux peint avec une grande attention à des œuvres cocasses, maltraitées ou grasses… J’ai beaucoup apprécié le traitement réservé à l’art contemporain, tirant parfois vers la dérision, comme dans la scène de la visite de l’exposition de Düsseldorf. Il nous rappelle qu’il est important de garder un œil critique et détaché.

Malgré le ton parfois un peu trop mélodramatique à mon goût,  le film reste très touchant et sait séduire par sa douceur et sa mise en scène soignée. Son approche singulière et substantielle de l’art, sans manquer d’humour, donne une toute autre dimension à toute la complexité de cette Allemagne blessée et divisée. Par ailleurs, il nous permet de réviser quelques faits historiques puisque le film s’étale sur plusieurs années (de la fin des années 1930 aux années 1960). Enfin, il est aussi amusant d’observer les acteurs allemands interpréter à tout de rôle l’oppresseur et l’oppresser. Ainsi, l’acteur Sebastian Koch qui interprétait le dramaturge surveillé par la Stasi dans « La Vie des Autres » devient ici un médecin partisan de l’idéologie nazie.

Réalisme socialiste : le réalisme socialiste est une doctrine littéraire et artistique du XXᵉ siècle inspirée du réalisme et dans laquelle l’œuvre doit refléter et promouvoir les principes du communisme de type soviétique


POUR ALLER PLUS LOIN

  • Il s’agit du troisième long métrage pour Florian Henckel von Donnersmarck, et marque son retour en Allemagne après « The Tourist » avec Angelina Jolie et Johnny Depp.  
  • Le personnage de Kurt Barnert s’inspire d’un véritable peintre : Gerhard Richter, né en 1932 à Dresde et vivant désormais à Cologne.
  • Ce n’est pas sans raison que le réalisateur se lance dans l’écriture du film en 2014. En effet, il a été fortement imprégné par l’art. Alors qu’il n’a que dix ans, il est marqué par l’exposition d’œuvres avant-gardistes « Zeitgeist » au Martin Gropius Bau de Berlin. Plus tard, la découverte du peintre Gehrard Richter renforcera cette impression.
Gerhard Richter, “Fuji”, Oil on aluminium, 37.4 x 29.2cm, 1996
Gerhard Richter, “Rosen”, Offset lithograph on paper, 63 x 63cm, 1994

  • L’exposition que l’on découvre au début du film réunie les œuvres de peintres comme Picasso ou Kirchner considérés comme malade par le régime nazi. L’art moderne sera interdit au profit d’un art officiel. Inaugurée à Munich en 1937, l’exposition voyage à travers l’Allemagne et l’Autriche et réunira plusieurs millions de visiteurs. Par ailleurs, sa reconstitution nécessitera de nombreuses recherches et certaines œuvres, depuis détruites, comme Les Invalides de guerre d’Otto Dix, ont dû être reproduites d’après des photos et en collaboration avec les archives des artistes en question.
  • De nombreux peintres ont servis de sources d’inspiration pour l’élaboration du film comme par exemple Richter, Beuys, Polke, Uecker, Mack, Warhol, Yves Klein, Lucio Fontana ainsi que les grands artistes de Düsseldorf de l’époque. Le réalisateur s’est aussi inspiré des études de Thomas Demand à Düsseldorf, ainsi que de ses propres études à l’école de cinéma de Munich. Il a également eu la visite de d’artistes venant soumettre leurs idées.

M – Eine Stadt sucht einen Mörder

De: David Schalko
Année: 2019
Avec: Sarah Viktoria Frick, Gerhard Liebmann, Verena Altenberger, Lars Eidinger

RESUME

L’hiver à Vienne. Des enfants disparaissent, sans laisser de traces. Plus tard, on retrouve leurs corps. Du pain bénit pour la presse à sensation. Pour la police, une série d’échec. Un problème politique. Et en même temps l’opportunité tant attendue pour l’ambitieux ministre de l’intérieur. Le crime organisé est en difficulté. Le meurtrier d’enfants doit être trouvé afin que tous les autres sales boulots puissent continuer.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Mini série de six épisodes adaptée du film de Fritz Lang, M – Eine Stadt sucht einen Mörder.
  • L’action est ici transposée dans l’Autriche d’aujourd’hui, remuée par la crise des migrants et la montée de l’extrême droite.
  • L’histoire se passe dans une Vienne enneigée. Cependant, n’ayant pas assez de neige, ils ont utilisé 450 tonnes de neige artificielle. Ainsi, 1 400 mètres cubes de neige environ ont été transportés par camion de Lackenhof à Vienne.

A VOIR, A LIRE

En Allemagne, vous pouvez retrouver la série en version premium sur la plateforme de vidéo à la demande TV Now

Deux articles au sujet de la série : Populisten und falsche Propheten et Psychogramm einer Gesellschaft

Ein bisschen bleiben wir noch

Titre français: Oskar et Lily
Réalisateur: Arash T. Riahi
Année: 2020
Avec: Leopold Pallua, Rosa Zant, Christine Ostermayer

LE FILM

Oskar et Lilli, deux enfants réfugiés tchétchènes de 8 et 13 ans, vivent en en Autriche depuis six ans avec leur mère. Ils sont sur le point d’être tous les trois expulsés quand leur mère tente de se suicider entraînant ainsi la suspension à court terme de leur expulsion, mais aussi la séparation de la petite famille. L’espoir des enfants de retrouver leur mère est nourri par l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre et défie tous les obstacles bureaucratiques avec passion et poésie. Une odyssée douce-amère sur les multiples façons de percevoir le monde qui vous entoure pour survivre.

Tout comme Landrauschen, j’ai découvert ce film au Festival Max Ophuls Preis. Choisie au hasard en dernière minute et un peu par défaut, il s’est avéré être une très bonne surprise. En effet, en lisant le résumé je m’attendais à une toute autre ambiance car il ne laissait pas entrevoir une histoire très réjouissante. De plus, je craignais qu’il soit difficile à suivre linguistiquement car il s’agit d’un film autrichien (et j’ai eu beaucoup de mal à comprendre le dernier film autrichien vu durant ce festival). Finalement, le film s’est révélé incroyablement lumineux et plein d’espoir, notamment à travers la figure du jeune protagoniste. Avec sa mine espiègle, il est rempli de bonne volonté et d’innocence. Le réalisateur livre une mise en scène pleine d’originalité, même si certains plans sont là pour le style plus que la narration. L’histoire de cette petite famille indéfectiblement liés malgré les obstacles met du baume au cœur avec ses personnages attachants et plein de tendresse. Enfin, au niveau de l’allemand, il n’est pas difficile à comprendre contrairement à ce que je craignais.

ADAPTATION

Le film est basé sur le roman « Oskar und Lilli » de Monika Helfer publié en 1994

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POUR ALLER PLUS LOIN

  • Le film diffère quelque peu de l’ouvrage. Initialement, le livre ne parle pas d’enfants réfugiés mais de deux enfants qui ont perdu leur maison en raison des troubles psychologiques de leur mère. Le réalisateur a décidé d’opérer ces modifications afin d’en faire un film politique. Lui-même émigré d’Iran en Autriche durant son enfance, il s’est beaucoup retrouvé dans le personnage d’Oscar.
  • Le réalisateur considère le film comme la pièce maîtresse d’une « trilogie de l’évasion » qu’il a commencée en 2008 par une approche documentaire avec « Ein Augenblick Freiheit » qui contait l’histoire d’Ali et Merdad fuyant l’Iran afin de rejoindre l’Autriche pour des raisons familiales. Il souhaite conclure ce triptyque par une reconstruction analytique et abstraite d’une véritable tragédie provisoirement intitulée « Eine Herzensgeschichte ».

A ECOUTER: Une interview de l’équipe lors du Festival Max Ophüls Preis: Hoffnung und Humor

Semaine du Cinéma allemand de Dinard

Comme son intitulé l’indique, l’événement a lieu à Dinard au mois de mai qui est aussi le mois de l’Europe. Cette semaine du cinéma allemand a été crée en 2013 par Philippe LE ROY, président d’Emeraude Kino, remplacé en 2019 par Ilona WEINANS.

Une sélection de trois ou quatre films, fournis en grande partie par le Goethe Institut, est proposée au public scolaire dans les salles de Dinard et Dinan. Pour le grand public c’est une sélection d’une douzaine de film  projetés dans les salles de Dinard.

Le film ayant reçu le meilleur accueil du public se voit attribué la Bretzel d’Emeraude. Tous les films sont présentés en Version Originale sous titrée.

Ciné Allemand

Ciné Allemand est organisé par les Instituts Goethe en France et s’adresse plus particulièrement au jeune public. Plusieurs films allemands sont projetés sur la période de septembre à juin à l’occasion de séance scolaire dans les cinémas partenaires Arts et Essais de toute la France.

La sélection des films est réalisée par un jury franco-allemand dont les critères se focalisent sur les sujets traités et la qualité cinématographique des productions. Leur objectif est de « permettre aux enseignants de lancer des pistes de réflexions et de discussions par le biais de thématiques sur des valeurs fondamentales comme l’acceptation de l’altérité, la solidarité, le rapport à l’autre et à la société ou encore l’engagement individuel et collectif. »

« Cette sélection de films donne un aperçu de la production cinématographique allemande à destination du public jeune et adolescent. Les films choisis sensibilisent les jeunes à l’expression cinématographique. Ces « journées du cinéma allemand » du Goethe-Institut en France s’adressent aux élèves avec ou sans connaissances en allemand. »

Deutscher Filmpreis

Le Deutscher Filmpreis, l’équivalent des Oscars aux Etats-Unis ou des Césars en France, a vu le jour en 1951. La cérémonie a lieu à Berlin au Palais am Funkturm au mois d’avril. Les prix récompensent les meilleurs films, acteurs/actrices, réalisateurs/réalisatrices et technicien.ne.s du cinéma allemand et sont décernés par les membres de la Deutsche Filmakademie et de la Filmförderungsanstalt.

Le processus de sélection

La décision est prise par les quelque 2000 membres de l’Académie, issus de toutes les branches artistiques de l’industrie cinématographique. Les membres sont répartis au sein de plusieurs commissions. Il existe au total trois commissions de présélection :

  • une commission de présélection SPIELFILM représentant toutes les sections. Elle est composée de 19 personnes dont deux membres du Bundestag
  • une Commission du FILM DOCUMENTAIRE. Elle est composée de neuf membres avec trois représentants de la Section du Film Documentaire, quatre représentants d’autres sections, un membre du Bundestag et un membre de la commission issue du métier mais externe à la Film Academy
  • une Commission KINDERFILM. Elle est composée de dix membres, représentants de toutes les sections et un membre du Bundestag. Les films de cette commission sont également projetés en présence d’enfants de différentes tranches d’âge.

La sélection se déroule en trois étapes :

  1. La première est la réception des candidatures et la présélection. Les  films soumis doivent répondre à différents critères pour être admis à la présélection. Chaque catégorie présélectionne un nombre différent de film. Chaque membre reçoit des échantillons de tous les films afin que chacun ait suffisamment de temps pour tout visionner.
  2. La deuxième étape consiste en l’élection des nominations. Tous les films présélectionnés sont examinés par les membres de l’académie. Chaque section décide de « sa » catégorie. Six films seront nominés dans la catégorie long-métrage, deux pour la catégorie meilleur film pour enfants et trois dans les autres catégories.
  3. Enfin la troisième étape est l’élection des lauréats. Les membres de la Deutsche Filmakademie votent parmi toutes les candidatures, indépendamment de la section, pour toutes les catégories de prix, par un vote secret et écrit. Seul le notaire connait les résultats dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix.

La statuette LOLA

Avec un total de 2,955 millions d’euros de prix et de nominations, la LOLA est le prix culturel le plus doté d’Allemagne. Il est remis par la commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et les médias, la ministre d’État Prof. Monika Grütters.

Depuis 1999, les formes féminines du trophée ont valu à la statuette le surnom de « Lola », et en référence aux nombreuses occurrences de ce prénom dans les productions cinématographiques allemandes : le rôle de Marlène Dietrich dans L’Ange bleu, le film Lola de Werner Fassbinder et Cours, Lola, cours de Tom Tykwer.

La statuette a été crée par la designeuse new-yorkaise Mechthild Schmidt (HouseWorks digital media) en 1999. Elle en supervise la réalisation, le modèle du sculpteur Roman Strobl et le moulage de la fonderie ARA-Kunst. Elle a travaillé en étroite collaboration avec Stephan Reichenberger de Schwanstein Entertainment, alors directeur créatif du DEUTSCHE FILMPREIS, afin de donner une nouvelle image à la cérémonie.

« Je voulais donner à la statue de la confiance sans être stricte, de la force sans devenir statique. Il était important pour moi de donner au GERMAN FILM AWARD sa propre identité, et non de m’appuyer sur ce que d’autres prix symbolisent déjà avec succès : Alors que l’Oscar®, debout, marque fermement et symétriquement le combattant et le vainqueur, avec le Filmpreis, j’ai voulu incarner la dynamique du mouvement, la muse, l’inspiration qui mène à l’œuvre d’art ». (Mechtild Schmidt)

Les catégories

  • Bester Speilfilm
  • Bester Dokumentarfilm
  • Bester Kinderfilm
  • Beste Regie
  • Bestes Drehbuch
  • Beste weibliche Hauptrolle
  • Beste männliche Hauptrolle
  • Beste weibliche Nebenrolle
  • Beste männliche Nebenrolle
  • Beste Kamera / Bildgestaltung
  • Bester Schnitt
  • Beste Tongestaltung
  • Beste Filmmusik
  • Bestes Szenenbild
  • Bestes Kostümbild
  • Bestes Maskenbild
  • Beste visuelle Effekte und Animation
  • Besucherstärkster Film

Toutes les informations sur le site officiel de la cérémonie.

Internationale Filmfestspiel Berlin

La Berlinale ou Internationale Filmfestspiel Berlin se tient chaque année à Berlin au mois de février pendant une dizaine de jours.

HISTOIRE

Né en 1951, au cœur d’une Allemagne divisée et au début de la guerre froide, le festival est conçu comme une « vitrine du monde libre ». Initialement, le festival se déroulait en été avant d’être programmé au mois de février à partir de 1978. Depuis la première édition, la récompense suprême est l’Ours d’Or sculpté par Renée Sintenis. Avec les années, le festival a su devenir un lieu d’échange interculturel et une plate-forme d’exploration cinématographique. À ce jour, il est considéré comme l’un des plus politiques festivals de cinéma.

Tout comme le festival de Cannes en 1968, la Berlinale a au aussi connu une interruption en 1970. En effet, un scandale éclate autour du film O.K de l’allemand Michael Verhoeven, film qui met en scène le viol et le meurtre d’une Vietnamienne par des soldats américains. La réaction indignée du public, divisé sur sa sélection, et des débats houleux poussent le jury, alors présidé par l’Américain George Stevens à démissionner et le Festival est annulé deux jours avant la remise des prix.

LE FESTIVAL AUJOURD’HUI

A sa tête aujourd’hui, Carlo Chatrian, ancien directeur artistique du Festival de Locarno, et Mariette Rissenbeek, ancienne gérante de German Films. Chaque année, environ 400 films de tous genres, durée et formats sont projetés dans les onze différentes sections et présentations spéciales de la Berlinale. Du long métrage aux formes documentaires en passant par les expérimentations artistiques, le public est invité à rencontrer des milieux, des modes de vie et des attitudes très contrastés, à mettre à l’épreuve ses propres jugements et préjugés et à stimuler son expérience de spectateur parmi des formes narratives classiques et des formes esthétiques singulières. Le programme se nourrit également d’un dialogue intense avec son public à travers un riche éventail de discussions avec le public et de panels d’experts facilite une participation active au festival.

FESTIVAL ET PARITE

Lors de la 69ème édition en 2019 a eu lieu la conférence « Gender, Genre and Big Budgets ». Organisée par Women in Film and Télévision (WIFT) et International Women’s Film Festival de Dortmund/Cologne. Cette manifestation a été l’occasion pour la Berlinale de s’engager en faveur de la parité.

« Après les festivals de Cannes, Venise, Annecy ou encore Toronto, c’est Dieter Kosslick, le directeur de la Berlinale, qui a signé le 9 février dernier la charte 5050×2020. Il s’engage ainsi à « œuvrer pour augmenter la parité dans le Festival et le Marché du film ». « Avec 5050×2020, la Berlinale s’engage à améliorer la parité au sein de sa direction et de ses comités de sélection à l’horizon 2020 et à publier les statistiques de parité des distributions des films soumis et sélectionnés », précise la Berlinale dans son communiqué.

3 Tage in Quiberon

Titre français: 3 jours à Quiberon
Réalisatrice: Emily Atef
Année: 2018
Avec: Marie Bäumer, Birgit Minichmayr, Charly Hübner, Robert Gwisdek

LE FILM

Un retour sur le séjour de Romy Schneider à Quiberon en 1981 au cours duquel elle accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs de la revue allemande « Stern ». Une rencontre éprouvante pour l’actrice qui revient sur l’ensemble de sa carrière tourmentée entre sa vie de mère et d’actrice. Toutefois, elle trouve une forme d’apaisement dans sa relation affectueuse avec Lebeck.

Le film aborde une toute petite partie de la vie de Romy Schneider, actrice inextricablement liée à la France. D’ailleurs les allemands ne lui avaient pas pardonné sa carrière française et la voyaient toujours comme Sissi. Pour les novices de Romy Schneider, comme moi, il permet d’en apprendre plus sur sa vie. Même s’il ne s’agit pas d’un biopic fidèle à la réalité, il soulève néanmoins, le fait que la vie de l’actrice n’a pas toujours été rose. Ainsi il met en évidence les points noirs de sa vie de femme, mère et actrice. D’ailleurs, au sujet de la fidélité à la réalité, le film divise énormément car certains y voit une fiction indécente qui dénature complètement la vie l’actrice. On lui reproche, entre autre, de surtout montrer Romy en train de fumer, boire et pleurer ce qui n’était apparemment pas le cas. Cela mériterait sans doute de se plonger plus scrupuleusement sur la biographie de cette icône disparue afin de mieux en comprendre les fantaisies et les références à la réalité. Mais comme dis, la réalisatrice ne prétend pas délivrer un biopic ou documentaire, au contraire c’est un portrait fantasmé à partir de documents authentiques. D’autre part, il possède une très belle photographie dans un superbe noir et blanc à travers une mise en scène sobre. Le film dévoile un portrait pudique et déchirant d’une femme torturée par ses choix de mère et d’actrice.

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Les extérieurs ont été tournés à Quiberon, sur les lieux réels, tandis que les intérieurs ont été filmés sur une île de la mer du Nord .
  • La réalisatrice a eu l’occasion de rencontrer le photographe Robert Lebeck qui lui a fourni toutes les pellicules des photos prises à Quibérons (600 images). Elle a également rencontré le journaliste Micahel Jürgs.
  • Si le film repose sur une base documentaire, Emily Atef a ajouté une part de fiction. En effet, elle a conservé une partie de l’interview mais en a écrit d’autres. L’amie de Romy qui apparait dans le film est un personnage inventé car l’amie qui était présente à Quiberon ne voulait pas apparaître dans le film. La réalisatrice a donc crée ce personnage d’Hilde, une copine d’enfance avec qui Romy a une intimité profonde qui remonte à l’Autriche.

A LIRE: Voici un article consacré au film : 3 Tage in Quiberon »: Romy Schneider hautnah

Der Mann, der seinen Mörder sucht

Titre français: L’homme qui cherche son assassin
Réalisateur: Robert Siodmack
Année: 1931
Avec: Heinz Rühmann, Lien Deyers, Raimund Janitschek

LE FILM

Cette comédie conte l’histoire d’un homme, Hans Herfort, qui décide de mettre fin à ses jours. Ne pouvant se résoudre à s’exécuter lui-même, il engage un homme pour le faire à sa place. Cependant, alors qu’il ne lui reste que douze heures à vivre, il rencontre une jeune femme… et une nouvelle raison de vivre…

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Initialement, le film dure 98 minutes, malheureusement cette version a été perdue. Désormais c’est une version de 50 minutes que l’on peut regarder.
  • Le film est basé sur une pièce de théâtre d’Ernst Neubach, elle-même inspirée de l’œuvre de Jules Verne « Les tribulations d’un Chinois en Chine ».

LE FILM: le film est visible ici avec des sous-titres français