Ein bisschen bleiben wir noch

Titre français: Oskar et Lily
Réalisateur: Arash T. Riahi
Année: 2020
Avec: Leopold Pallua, Rosa Zant, Christine Ostermayer

LE FILM

Oskar et Lilli, deux enfants réfugiés tchétchènes de 8 et 13 ans, vivent en en Autriche depuis six ans avec leur mère. Ils sont sur le point d’être tous les trois expulsés quand leur mère tente de se suicider entraînant ainsi la suspension à court terme de leur expulsion, mais aussi la séparation de la petite famille. L’espoir des enfants de retrouver leur mère est nourri par l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre et défie tous les obstacles bureaucratiques avec passion et poésie. Une odyssée douce-amère sur les multiples façons de percevoir le monde qui vous entoure pour survivre.

Tout comme Landrauschen, j’ai découvert ce film au Festival Max Ophuls Preis. Choisie au hasard en dernière minute et un peu par défaut, il s’est avéré être une très bonne surprise. En effet, en lisant le résumé je m’attendais à une toute autre ambiance car il ne laissait pas entrevoir une histoire très réjouissante. De plus, je craignais qu’il soit difficile à suivre linguistiquement car il s’agit d’un film autrichien (et j’ai eu beaucoup de mal à comprendre le dernier film autrichien vu durant ce festival). Finalement, le film s’est révélé incroyablement lumineux et plein d’espoir, notamment à travers la figure du jeune protagoniste. Avec sa mine espiègle, il est rempli de bonne volonté et d’innocence. Le réalisateur livre une mise en scène pleine d’originalité, même si certains plans sont là pour le style plus que la narration. L’histoire de cette petite famille indéfectiblement liés malgré les obstacles met du baume au cœur avec ses personnages attachants et plein de tendresse. Enfin, au niveau de l’allemand, il n’est pas difficile à comprendre contrairement à ce que je craignais.

ADAPTATION

Le film est basé sur le roman « Oskar und Lilli » de Monika Helfer publié en 1994

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POUR ALLER PLUS LOIN

  • Le film diffère quelque peu de l’ouvrage. Initialement, le livre ne parle pas d’enfants réfugiés mais de deux enfants qui ont perdu leur maison en raison des troubles psychologiques de leur mère. Le réalisateur a décidé d’opérer ces modifications afin d’en faire un film politique. Lui-même émigré d’Iran en Autriche durant son enfance, il s’est beaucoup retrouvé dans le personnage d’Oscar.
  • Le réalisateur considère le film comme la pièce maîtresse d’une « trilogie de l’évasion » qu’il a commencée en 2008 par une approche documentaire avec « Ein Augenblick Freiheit » qui contait l’histoire d’Ali et Merdad fuyant l’Iran afin de rejoindre l’Autriche pour des raisons familiales. Il souhaite conclure ce triptyque par une reconstruction analytique et abstraite d’une véritable tragédie provisoirement intitulée « Eine Herzensgeschichte ».

A ECOUTER: Une interview de l’équipe lors du Festival Max Ophüls Preis: Hoffnung und Humor

Semaine du Cinéma allemand de Dinard

Comme son intitulé l’indique, l’événement a lieu à Dinard au mois de mai qui est aussi le mois de l’Europe. Cette semaine du cinéma allemand a été crée en 2013 par Philippe LE ROY, président d’Emeraude Kino, remplacé en 2019 par Ilona WEINANS.

Une sélection de trois ou quatre films, fournis en grande partie par le Goethe Institut, est proposée au public scolaire dans les salles de Dinard et Dinan. Pour le grand public c’est une sélection d’une douzaine de film  projetés dans les salles de Dinard.

Le film ayant reçu le meilleur accueil du public se voit attribué la Bretzel d’Emeraude. Tous les films sont présentés en Version Originale sous titrée.

Ciné Allemand

Ciné Allemand est organisé par les Instituts Goethe en France et s’adresse plus particulièrement au jeune public. Plusieurs films allemands sont projetés sur la période de septembre à juin à l’occasion de séance scolaire dans les cinémas partenaires Arts et Essais de toute la France.

La sélection des films est réalisée par un jury franco-allemand dont les critères se focalisent sur les sujets traités et la qualité cinématographique des productions. Leur objectif est de « permettre aux enseignants de lancer des pistes de réflexions et de discussions par le biais de thématiques sur des valeurs fondamentales comme l’acceptation de l’altérité, la solidarité, le rapport à l’autre et à la société ou encore l’engagement individuel et collectif. »

« Cette sélection de films donne un aperçu de la production cinématographique allemande à destination du public jeune et adolescent. Les films choisis sensibilisent les jeunes à l’expression cinématographique. Ces « journées du cinéma allemand » du Goethe-Institut en France s’adressent aux élèves avec ou sans connaissances en allemand. »

Deutscher Filmpreis

Le Deutscher Filmpreis, l’équivalent des Oscars aux Etats-Unis ou des Césars en France, a vu le jour en 1951. La cérémonie a lieu à Berlin au Palais am Funkturm au mois d’avril. Les prix récompensent les meilleurs films, acteurs/actrices, réalisateurs/réalisatrices et technicien.ne.s du cinéma allemand et sont décernés par les membres de la Deutsche Filmakademie et de la Filmförderungsanstalt.

Le processus de sélection

La décision est prise par les quelque 2000 membres de l’Académie, issus de toutes les branches artistiques de l’industrie cinématographique. Les membres sont répartis au sein de plusieurs commissions. Il existe au total trois commissions de présélection :

  • une commission de présélection SPIELFILM représentant toutes les sections. Elle est composée de 19 personnes dont deux membres du Bundestag
  • une Commission du FILM DOCUMENTAIRE. Elle est composée de neuf membres avec trois représentants de la Section du Film Documentaire, quatre représentants d’autres sections, un membre du Bundestag et un membre de la commission issue du métier mais externe à la Film Academy
  • une Commission KINDERFILM. Elle est composée de dix membres, représentants de toutes les sections et un membre du Bundestag. Les films de cette commission sont également projetés en présence d’enfants de différentes tranches d’âge.

La sélection se déroule en trois étapes :

  1. La première est la réception des candidatures et la présélection. Les  films soumis doivent répondre à différents critères pour être admis à la présélection. Chaque catégorie présélectionne un nombre différent de film. Chaque membre reçoit des échantillons de tous les films afin que chacun ait suffisamment de temps pour tout visionner.
  2. La deuxième étape consiste en l’élection des nominations. Tous les films présélectionnés sont examinés par les membres de l’académie. Chaque section décide de « sa » catégorie. Six films seront nominés dans la catégorie long-métrage, deux pour la catégorie meilleur film pour enfants et trois dans les autres catégories.
  3. Enfin la troisième étape est l’élection des lauréats. Les membres de la Deutsche Filmakademie votent parmi toutes les candidatures, indépendamment de la section, pour toutes les catégories de prix, par un vote secret et écrit. Seul le notaire connait les résultats dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix.

La statuette LOLA

Avec un total de 2,955 millions d’euros de prix et de nominations, la LOLA est le prix culturel le plus doté d’Allemagne. Il est remis par la commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et les médias, la ministre d’État Prof. Monika Grütters.

Depuis 1999, les formes féminines du trophée ont valu à la statuette le surnom de « Lola », et en référence aux nombreuses occurrences de ce prénom dans les productions cinématographiques allemandes : le rôle de Marlène Dietrich dans L’Ange bleu, le film Lola de Werner Fassbinder et Cours, Lola, cours de Tom Tykwer.

La statuette a été crée par la designeuse new-yorkaise Mechthild Schmidt (HouseWorks digital media) en 1999. Elle en supervise la réalisation, le modèle du sculpteur Roman Strobl et le moulage de la fonderie ARA-Kunst. Elle a travaillé en étroite collaboration avec Stephan Reichenberger de Schwanstein Entertainment, alors directeur créatif du DEUTSCHE FILMPREIS, afin de donner une nouvelle image à la cérémonie.

« Je voulais donner à la statue de la confiance sans être stricte, de la force sans devenir statique. Il était important pour moi de donner au GERMAN FILM AWARD sa propre identité, et non de m’appuyer sur ce que d’autres prix symbolisent déjà avec succès : Alors que l’Oscar®, debout, marque fermement et symétriquement le combattant et le vainqueur, avec le Filmpreis, j’ai voulu incarner la dynamique du mouvement, la muse, l’inspiration qui mène à l’œuvre d’art ». (Mechtild Schmidt)

Les catégories

  • Bester Speilfilm
  • Bester Dokumentarfilm
  • Bester Kinderfilm
  • Beste Regie
  • Bestes Drehbuch
  • Beste weibliche Hauptrolle
  • Beste männliche Hauptrolle
  • Beste weibliche Nebenrolle
  • Beste männliche Nebenrolle
  • Beste Kamera / Bildgestaltung
  • Bester Schnitt
  • Beste Tongestaltung
  • Beste Filmmusik
  • Bestes Szenenbild
  • Bestes Kostümbild
  • Bestes Maskenbild
  • Beste visuelle Effekte und Animation
  • Besucherstärkster Film

Toutes les informations sur le site officiel de la cérémonie.

Internationale Filmfestspiel Berlin

La Berlinale ou Internationale Filmfestspiel Berlin se tient chaque année à Berlin au mois de février pendant une dizaine de jours.

HISTOIRE

Né en 1951, au cœur d’une Allemagne divisée et au début de la guerre froide, le festival est conçu comme une « vitrine du monde libre ». Initialement, le festival se déroulait en été avant d’être programmé au mois de février à partir de 1978. Depuis la première édition, la récompense suprême est l’Ours d’Or sculpté par Renée Sintenis. Avec les années, le festival a su devenir un lieu d’échange interculturel et une plate-forme d’exploration cinématographique. À ce jour, il est considéré comme l’un des plus politiques festivals de cinéma.

Tout comme le festival de Cannes en 1968, la Berlinale a au aussi connu une interruption en 1970. En effet, un scandale éclate autour du film O.K de l’allemand Michael Verhoeven, film qui met en scène le viol et le meurtre d’une Vietnamienne par des soldats américains. La réaction indignée du public, divisé sur sa sélection, et des débats houleux poussent le jury, alors présidé par l’Américain George Stevens à démissionner et le Festival est annulé deux jours avant la remise des prix.

LE FESTIVAL AUJOURD’HUI

A sa tête aujourd’hui, Carlo Chatrian, ancien directeur artistique du Festival de Locarno, et Mariette Rissenbeek, ancienne gérante de German Films. Chaque année, environ 400 films de tous genres, durée et formats sont projetés dans les onze différentes sections et présentations spéciales de la Berlinale. Du long métrage aux formes documentaires en passant par les expérimentations artistiques, le public est invité à rencontrer des milieux, des modes de vie et des attitudes très contrastés, à mettre à l’épreuve ses propres jugements et préjugés et à stimuler son expérience de spectateur parmi des formes narratives classiques et des formes esthétiques singulières. Le programme se nourrit également d’un dialogue intense avec son public à travers un riche éventail de discussions avec le public et de panels d’experts facilite une participation active au festival.

FESTIVAL ET PARITE

Lors de la 69ème édition en 2019 a eu lieu la conférence « Gender, Genre and Big Budgets ». Organisée par Women in Film and Télévision (WIFT) et International Women’s Film Festival de Dortmund/Cologne. Cette manifestation a été l’occasion pour la Berlinale de s’engager en faveur de la parité.

« Après les festivals de Cannes, Venise, Annecy ou encore Toronto, c’est Dieter Kosslick, le directeur de la Berlinale, qui a signé le 9 février dernier la charte 5050×2020. Il s’engage ainsi à « œuvrer pour augmenter la parité dans le Festival et le Marché du film ». « Avec 5050×2020, la Berlinale s’engage à améliorer la parité au sein de sa direction et de ses comités de sélection à l’horizon 2020 et à publier les statistiques de parité des distributions des films soumis et sélectionnés », précise la Berlinale dans son communiqué.

3 Tage in Quiberon

Titre français: 3 jours à Quiberon
Réalisatrice: Emily Atef
Année: 2018
Avec: Marie Bäumer, Birgit Minichmayr, Charly Hübner, Robert Gwisdek

LE FILM

Un retour sur le séjour de Romy Schneider à Quiberon en 1981 au cours duquel elle accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs de la revue allemande « Stern ». Une rencontre éprouvante pour l’actrice qui revient sur l’ensemble de sa carrière tourmentée entre sa vie de mère et d’actrice. Toutefois, elle trouve une forme d’apaisement dans sa relation affectueuse avec Lebeck.

Le film aborde une toute petite partie de la vie de Romy Schneider, actrice inextricablement liée à la France. D’ailleurs les allemands ne lui avaient pas pardonné sa carrière française et la voyaient toujours comme Sissi. Pour les novices de Romy Schneider, comme moi, il permet d’en apprendre plus sur sa vie. Même s’il ne s’agit pas d’un biopic fidèle à la réalité, il soulève néanmoins, le fait que la vie de l’actrice n’a pas toujours été rose. Ainsi il met en évidence les points noirs de sa vie de femme, mère et actrice. D’ailleurs, au sujet de la fidélité à la réalité, le film divise énormément car certains y voit une fiction indécente qui dénature complètement la vie l’actrice. On lui reproche, entre autre, de surtout montrer Romy en train de fumer, boire et pleurer ce qui n’était apparemment pas le cas. Cela mériterait sans doute de se plonger plus scrupuleusement sur la biographie de cette icône disparue afin de mieux en comprendre les fantaisies et les références à la réalité. Mais comme dis, la réalisatrice ne prétend pas délivrer un biopic ou documentaire, au contraire c’est un portrait fantasmé à partir de documents authentiques. D’autre part, il possède une très belle photographie dans un superbe noir et blanc à travers une mise en scène sobre. Le film dévoile un portrait pudique et déchirant d’une femme torturée par ses choix de mère et d’actrice.

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Les extérieurs ont été tournés à Quiberon, sur les lieux réels, tandis que les intérieurs ont été filmés sur une île de la mer du Nord .
  • La réalisatrice a eu l’occasion de rencontrer le photographe Robert Lebeck qui lui a fourni toutes les pellicules des photos prises à Quibérons (600 images). Elle a également rencontré le journaliste Micahel Jürgs.
  • Si le film repose sur une base documentaire, Emily Atef a ajouté une part de fiction. En effet, elle a conservé une partie de l’interview mais en a écrit d’autres. L’amie de Romy qui apparait dans le film est un personnage inventé car l’amie qui était présente à Quiberon ne voulait pas apparaître dans le film. La réalisatrice a donc crée ce personnage d’Hilde, une copine d’enfance avec qui Romy a une intimité profonde qui remonte à l’Autriche.

A LIRE: Voici un article consacré au film : 3 Tage in Quiberon »: Romy Schneider hautnah

Der Ganz Grosse Traum

Titre français: L’incroyable équipe
Réalisateur: Sebastien Grobler
Année: 2011
Avec: Daniel Brühl, Thomas Thieme, Kathrin von Steinbung

LE FILM

Basé sur une histoire vraie, le film revient sur l’histoire de Konrad Koch, professeur d’anglais qui introduit le football en Allemagne à la fin du XIXème siècle. Il découvre ce sport lors de son séjour en Angleterre, et décide d’en enseigner les règles à ses élèves afin de renforcer leur esprit d’équipe. Néanmoins, si les élèves sont très réceptifs à ses méthodes pédagogiques ce n’est pas le cas du reste du corps enseignant qui considère ce sport comme « une maladie anglaise ».

Vous êtes vous déjà demandés comment le football était arrivé chez nous ? Personnellement non, pourtant la question n’est pas dénuée de sens. En France, comme en Allemagne, le football figure parmi les sports les plus suivis et fédère énormément lors des grandes compétitions, or à ses débuts il était loin de faire l’unanimité. C’est ce que le réalisateur nous propose de comprendre à travers ce film bon enfant. En effet, le film est classique dans sa forme, avec des situations mélodramatiques et des romances relativement idéalistes. Néanmoins, cela en fait un divertissement ludique. Il nous offre une plongée dans les débuts de l’empire allemand sans être pédant. Il dégage plutôt les grandes lignes permettant de comprendre l’état s’esprit de cette époque de manière générale mais suffisante pour le sujet qu’il traite. Bien que le réalisateur ait fait quelques modifications par rapport à la réalité, cette version donne tout de même une première vision des résistances auxquelles ce sport s’est confronté. Par ailleurs, j’ai aussi trouvé intéressant le parallèle entre le sport et l’apprentissage d’une langue, rappelant qu’il ne s’agit pas simplement d’apprendre des mots et de la grammaire, mais qu’il y a toute une culture qui se cache derrière. Le tout donne un film familial léger. Même si vous n’aimez pas le foot, il saura capter votre attention par sa douceur et sa luminosité.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

  • Si le film repose sur une histoire vraie, plusieurs faits ont tout de même été modifiés pour le film. Par exemple, le professeure Koch était professeur d’allemand et de langues anciennes et non d’anglais. Il n’a donc pas enseigné les termes footballistiques anglais mais a plutôt tenté de les germaniser.
  • Le film a reçu cinq nominations lors de la 61ème édition du Deutscher Film Preis sans toutefois remporter de prix. Il était nominé pour le Lola d’or, Lola d’argent, Lola de bronze, Lola de la meilleure photographie, Lola des meilleurs costumes.

What a man

Réalisateur: Matthias Schweighöfer
Année: 2011
Avec: Matthias Schweighöfer , Elyas M’Barek, Sibel Kekilli, Milan Peschel

LE FILM

Alex Novak, enseignant dans une école primaire vit à Francfort avec sa petite amie top model Carolin. Une vie plutôt tranquille et bien rangée jusqu’au au jour où il découvre que Carolin le trompe avec leur voisin du dessus. Du jour au lendemain, le pauvre Alex se retrouve à la porte et trouve refuge auprès de son amie Nele. Il entame alors la phase post-rupture.

C’est grâce à une amie que j’ai découvert ce film. Il s’agit d’une comédie assez légère et divertissante avec laquelle on passe simplement un bon moment. Le film réunie quelques acteurs que vous risquez de rencontrer plusieurs fois à travers le cinéma allemand. En terme de langue il est assez facile à suivre et à comprendre, d’autant plus si vous ajoutez des sous-titres allemands. Un petit cliché m’a fait sourire. Je trouve toujours amusant de voir comment les français sont perçus à l’étranger, même si cela tient parfois à des détails.

Dans le film, le petit ami d’une des protagonistes principales est français. Naturellement, on le voit rentrer chez lui, une baguette sous le bras. De plus, un autre détail m’a interpellé que je soupçonne d’alimenter une vision frivole des français par les étrangers. En effet, le petit ami français ne voit aucun inconvénient à ce que le meilleur ami de sa petite amie aille discuter avec elle pendant qu’elle prend sa douche.

Peut être qu’il est seulement question de relation, de manière de voir les choses, mais je trouve le fait questionnable. Et ce n’est pas la première fois qu’un film m’évoque cela, je pense notamment au film Whatever Works de Woody Allen dans lequel un des personnages qualifie le ménage à trois de son ex-femme de « sale truc de français ». Les français seraient-ils perçus comme volage et très ouvert dans les relations?

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Il se peut que vous ayez déjà aperçu l’actrice Sibel Kelili. Elle incarnait Shae dans la série Game of Thrones de la saison 1 à 4.
  • What a man est le premier long métrage réalisé, produit et écrit par l’acteur Matthias Schweighoffer qui comme je l’avais évoqué avec Vaterfreuden est un habitué des comédies allemandes.
  • Le scénario est en partie basé sur les propres expériences de l’acteur et réalisateur. Il s’est entouré du scénariste muchinois Michael Gutmann, ainsi que de Doron Wisotzky pour développer son idée. Pendant la phase d’écriture, Schweighöfer aurait dit à Wisotzky « Hau mal deine Beziehung auf den Tisch, ich hau meine auf den Tisch „  (Mettez votre relation sur la table, je mettrai la mienne sur la table).

Love Steaks

Réalisateur: Jakob Lass
Année: 2016
Avec: Franz Gorowski, Lana Cooper, Ey-Katrin Weiss

LE FILM

Une comédie romantique peu conventionnelle dans laquelle une cuisinière à l’énergie débordante rencontre un masseur introverti. Il en résulte une rencontre singulière entre deux personnalités contradictoire dans les arrière-cuisines d’un hôtel de luxe à travers des dialogues improvisés et des scènes cocasses.

Après avoir vu Transit dans lequel joue Franz Rogowski, j’ai découvert Love Steak où l’on retrouve l’acteur. Film très curieux, dont je souhaitais faire part du fait de sa singularité. Tout d’abord, ce sont l’affiche et le titre qui m’ont profondément intriguée. On conçoit vite qu’il ne s’agit pas d’un film très conventionnel, et c’est effectivement le cas. Il en résulte une œuvre énergique grâce à ce duo que tout oppose mais que ne manque pas d’hardiesse. Le réalisateur a laissé beaucoup de moments d’improvisation aux acteurs et cela se ressent. Les  scènes semblent plus authentiques. Il s’agit d’un film détonnant à expérimenter absolument.

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Le film se déroule à l’hôtel Kurhaus Ahrenshoop sur la mer Baltique.
L’hôtel Kurhaus Ahrenshoop
  • Excepté les deux acteurs principaux et Ey-Katrin Weiss, tous les acteurs sont des employés de l’hôtel.
  • Le film a été réalisé selon un ensemble de règles appelées FOGMA à l’instar du concept DOGME 95; sans aucune subventions pendant les études du réalisateur au HFF Postdam.

Transit

Réalisateur: Christian Petzold
Année: 2018
Avec: Jean-Pierre Darroussin, Franz Rogowski, Paula Beer

RESUME

Dans un Marseille de nos jours, des réfugiés sont contraints de fuir les forces d’occupations fascistes pour se rendre en Amérique. Parmi eux, il y a l’allemand Georg qui prend l’identité de l’écrivain Weidel, qui s’est suicidé pour échapper à ses persécuteurs. Georg souhaite profiter du visa de ce dernier pour rejoindre le Mexique. Cependant, ses plans basculent lorsqu’il rencontre la mystérieuse Marie, vouée à une quête désespérée de l’homme qu’elle aime…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Transit a été sélectionné en compétition officielle à la Berlinale 2018.
  • Initialement l’histoire se déroule dans les années 1940, mais le réalisateur a choisi de faire dérouler l’histoire à notre époque, laissant volontairement visibles des anachronismes.
  • Il s’agit d’une adaptation du roman éponyme publié en 1944 d’Anna Seghers, une femme de lettres allemande juive et communiste. Sous le régime nazi, qu’elle devra fuir, ses livres sont interdits et brûlés. Sa fuite la mène à Paris, Marseille puis le Mexique avant de retourner à Berlin à la fin de la guerre.


NOTE PERSONNELLE

Jean-Pierre Darroussin

Transit est un film singulier et original où se mêle la langue française et allemande. Aux premiers abords, il déroute beaucoup par la transposition temporelle qui est faite et ses proportions kafkaïennes. Toutefois, si les anachronismes, pleinement recherchés questionnent, on se laisse finalement porter vers ces contrées imaginaires quelque peu confuses mais surtout romanesques, relatées par la voix off de Jean-Pierre Darroussin.
Plus tard, la pertinence de ces choix se dessine plus clairement. Ceux-ci permettent de traiter de l’universalité du thème des réfugiés et des traques policières qui font échos à nos actualités, bien que le réalisateur insiste sur la prudence à garder vis-à-vis de ce parallèle. Christian Petzold reste ainsi fidele à l’un de ses thèmes de prédilection, le drame sur fond historique et livre un film troublant qui ne laisse pas de marbre.