Wir sind der Nacht

Titre français: Nous sommes la nuit
Réalisateur: Dennis Gansel
Année: 2010
Avec: Karolin Herfurth, Nina Hoss, Jennifer Ulrich, Max Riemelt

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RESUME

Lena, une jeune femme marginale et délinquante, se fait mordre par Luisa, une cheffe vampire. Après cette morsure, Lena rejoint leur groupe composé de deux autres vampires Charlotte et Nora et goûte aux joies du vampirisme. Si cette vie luxueuse et débridée est d’abord excitante, Lena commence à se détacher du groupe et se rapproche d’un policier duquel elle s’est amourachée. Néanmoins ce revirement ne sera pas sans conséquences et la vie bien tranquille de ce trio sera mis à mal.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Il s’agit pour Max Riemelt et Dennis Gansel de leur quatrième collaboration.
  • Le film a été tourné à Berlin.
  • Dennis Gansel avait été subjugué par Nina Hoss dans le film Das Mädchen Rosemarie en 1996. Il décide d’emblé de lui attribuer le rôle principal.
  • Le film mettra du temps à aboutir. En effet, le tournage est initialement prévu à l’automne 1999, mais le film ne verra finalement le jour qu’une dizaine d’années plus tard pour diverses raisons qui n’ont eu de cesse de retarder le projet.
  • Par ailleurs, Wir sind der Nacht bénéficiera du succès mondial de Twilight, qui remet le film de vampire au goût du jour. Cependant, cela coûtera quelques retouches au scénario afin d’éviter toutes similitudes avec Twilight.

NOTE PERSONNELLE

Je crois pouvoir dire que Wir sind der Nacht est mon premier film allemand (contemporain) de vampire. Une sorte de baptême du genre. Sinon avant cela j’avais vu « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau (film muet que je recommande par ailleurs). Il ne s’agit pas de l’un des meilleurs films de vampire qu’il m’a été donné de voir, cependant je l’ai pris plutôt avec humour. Le film a au moins le mérite de ne pas poser comme sujet principal une romance niaise entre un vampire et une mortelle, bien qu’il possède également son lot de scènes mélodramatiques. Dans cette histoire on profite pleinement des avantages d’être une créature de la nuit qui peut tout se permettre dans une ville qui s’y prête à merveille: Berlin. Il conviendrait sans doute d’explorer un peu plus le genre dans le cinéma allemand afin de trouver ce qui se fait en matière de film de vampire. En attendant cette étude cinématographique capitale, voici un exemple à prendre avec gaité. Enfin, je trouvais aussi intrigant de voir Nina Hoss en cheffe vampire.

Coming In

Réalisateur: Marco Kreuzpaintner
Année: 2014
Avec: Katja Rieman, Klaas Heufer-Umlauf, Frederick Lau

RESUME

Tom Herzner, un homosexuel assumé, star dans le monde de la coiffure pour homme fait un tabac avec sa ligne de produits capillaires à Berlin et au-delà. Néanmoins, il doit désormais étendre cette gamme aux produits pour femme, une spécialité qu’il connait mal. Afin d’en savoir un peu plus, il décide de mener quelques recherches incognito. Pour cela, il trouve un poste chez la coiffeuse Heidi, une femme extravertie qui va bouleverser certaine certitude de Tom.

INFORMATIONS COMPELMENTAIRES

  • La comédie est le premier projet du think tank berlinois fondé en 2009 par Kreuzpaintner et les deux producteurs Gabriela Bacher et Fabian Wolfart.
  • L’histoire personnelle du réalisateur a servi de base au scenario. Il s’est inspiré de sa relation avec son premier petit ami qui à la fin de leur relation est sorti avec une femme, suscitant l’incompréhension et l’indignation dans l’entourage de Kreuzpainter.
  • Le tournage a eu lieu à Berlin et plus précisément à Mitte et Neukölln, au Grosser Stern, dans un salon de coiffure sur le Gendarmenmarkt et au Quatsch Comedy en dessous de Friedrichstadtpalast.
  • Toutefois, Berlin n’a pas été le choix premier du réalisateur. Initialement le film devait se déroulé à Londres et Orlando Bloom devait jouer le rôle principal. Mais l’acteur quitte le projet après les premières répétitions entraînant avec lui le retrait du financement. Kreuzpainter envisage ensuite Munich, mais pour des raisons financière le projet n’aboutis pas. Finalement, Berlin permettra au film de voir le jour.
  • Coming In a suscité diverses critiques notamment de la part de la communauté LGBT qui reprochait au flm de suggérer que l’homosexualité ne soit « qu’une phase de confusion ». Cependant, le réalisateur ne concevait pas ce film comme un discours politique ou une quelconque proposition pour « guérir l’homosexualité » mais bien comme une pure comédie, à travers une situation cocasse.

NOTE PERSONELLE

Coming in fait partie des comédies légères et récréatives que je propose dans le but de travailler son écoute de l’allemand. Découverte quand j’explorais la filmographie de Kostja Ullman, j’ai passé un bon moment en la regardant. C’est une comédie romantique des plus classiques où l’ont comprend très vite quel sera le couple et les obstacles à surmonter, néanmoins il reste toujours une toute petite incertitude sur les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Il ne faut pas chercher de grandes réflexions ou un film à messages avec cette comédie. Sinon, je suis tombée sur un avis, bien qu’un un peu tiré par les cheveux, il n’est pas complètement dénué de sens, c’est pourquoi j’avais envie d’en faire part. En effet, une personne faisait un parallèle entre cette histoire et celle de Roméo et Juliette. Deux êtres attirés l’un par l’autre, pourtant issu de deux monde peu compatible. Dans ce cas, l’un homosexuel, l’autre hétérosexuelle. La comparaison me semble un peu forte, toutefois il s’agit d’une vision des choses intéressantes. Comme quoi même le sujet le plus simple peu donner des analyses farfelues. Et vous, qu’est ce que ce film vous évoque ?

M – Eine Stadt sucht einen Mörder

Titre français: M le maudit
Réalisateur: Fritz Lang
Année: 1931
Avec: Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens

RESUME

Une ville terrorisée par un tueur d’enfant déplore une nouvelle victime. Des rafles sont organisées dans les bas-fonds par le commissaire Lohmann. Mais toute cette agitation dérange la pègre qui décide de retrouver elle-même le criminel : mendiants et clochards sont chargés de surveiller les moindres recoins…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • M – Eine Stadt sucht einen Mörder est un classique du cinéma allemand plus connu en français sous le titre M- Le Maudit.
  • Il s’agit du premier film parlant du réalisateur et serait le tout premier film policier du cinéma.
  • Mal reçu en Allemagne, M le maudit sera interdit dans les pays fascistes mais accueilli avec enthousiasme partout ailleurs.
  • Le film offre une interrogation sur la justice et la culpabilité ainsi qu’une critique de l’asservissement.
  • Les bouleversements sociaux ne sont pas des freins à la créativité, comme en témoigne le développe du cinéma allemand entre 1919 et 1933. Bien que le pays sort d’une défaite et commence à s’agiter, jusqu’à mener Hitler au pouvoir, le cinéma allemand manifeste une grande inventivité.
  • Même si le film est d’aspiration documentaire, le but de Fritz Lang n’était pas pour autant de produire une reconstitution de la réalité. Pour construire sont film, il s’est basé sur plusieurs affaires de meurtres en séries au début des années 1920, comme : l’affaire de Haarman, de Schuman, de Grossman, de Denke, de Lüdke et de Kürten (le « vampire de Düsseldorf » arrêté en 1929 ; créant une coïncidence avec le cas imaginaire de M).
  • Le réalisateur interrogea la fascination des gens ordinaire pour le crime. Il y a certes un plaisir ludique dans la résolution d’un crime, mais selon lui cela ne suffit pas à justifier cette attirance. Il pose le postulat que « notre répugnance même [pour le crime] est la preuve […] de la peur qu’un jour, une fois – sous l’emprise des circonstances qui saperont la barrière édifiée par des siècles de civilisation – vous ou moi, pourrons être cette personne. »  En somme n’importe qui est susceptible de commettre un meurtre. Mais pour Lang admettre cette possibilité est une forme de prévention. Son film fonctionne comme une sorte de catharsis.  En gros, il vaut mieux prévenir que guérir.
  • Le titre du film a fait l’objet de modifications par le réalisateur. « Lang prétend qu’il aurait eu l’idée de changer de titre à l’occasion d’un quiproquo avec le propriétaire d’un hangar où il voulait tourner : ce dernier lui en refusait l’autorisation parce qu’il était convaincu que les « assassins » du titre désignaient les nazis, pour lesquels il aurait eu des sympathies. Lang aurait alors expliqué qu’il voulait tourner un film sur un tueur d’enfants, ce qui aurait levé toutes les préventions du propriétaire soupçonneux. Une autre explication peut davantage convaincre : il semble que plusieurs autres films sortis à la même époque avaient recours au mot « Mörder» dans leur titre. Le besoin de se distinguer de la masse de la production a pu jouer. »
  • Parfois ce sont les distributeurs qui font le choix de modifier le titre. En 1959, une version courte sera titré « M, dein Mörder sieht dich an ». En 1960, c’est la télé allemande qui propose un nouveau titre : « M, eine Stadt sucht einen Mörder »
  • Peter Lorre joue le rôle du criminel. C’est d’ailleurs son premier rôle au cinéma.
Peter Lorre
  • Récemment le film a été adapté en série pour la télévision autrichienne par le réalisateur David Schalko


NOTE PERSONNELLE

M le maudit est indéniablement un classique majeur du septième art qui aborde d’innombrables thèmes historiques. On pourrait faire de longs discours sur ce chef-d’œuvre de Fritz Lang, mais il en existe déjà bien assez à mon sens pour prétendre apporter quelque chose de nouveau et de captivant. Je dirais en toute simplicité, il s’agit d’un film à voir et à revoir qui malgré le temps, reste tout aussi passionnant. Par ailleurs, c’était également l’occasion de rebondir sur la série autrichienne adapté du film. Une version moderne pour ceux qui ne serait pas fan des « vieux films » ou simplement curieux de voir comment cette histoire a été transposée à notre époque. Dans tout les cas un film à voir absolument !

LE FILM: Le film est visible sur ce site.


Fack Ju Göthe

Titre français: Un prof pas comme les autres
Réalisateur: Bora Dagtekin
Année: 2013
Avec: Elyas M’Barek, Karoline Herfurth, Katja Riemann

RESUME

Une classe difficile d’un lycée se voit attribuer un nouveau professeur. Jusque là rien de particulier, sauf que ce professeur est un ancien braqueur de banque embauché dans ce lycée par une série de hasards. Il va alors devoir donner le goût de l’apprentissage à des élèves récalcitrant, bien que la motivation de sa présence se trouve ailleurs. Une tâche épineuse que d’autres professeurs aguerris n’ont pas réussi à résoudre…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le tournage a eu  lieu à Berlin et Munich. Notamment dans le lycée Lise-Meitner d’Unterhacing.
  • Le film fait partie du plus grand succès du box office allemand de l’année 2013. Il appartient au top 50 « des plus grand succès du box-office allemand depuis 1968 ».
  • Deux autres films ont suivis ce premier volet en 2015 puis 2017.

NOTE PERSONNELLE

Cette comédie m’a été recommandée à plusieurs reprises : une premières fois par des étudiantes allemandes; puis par mes élèves lorsque j’étais assistante de français en Allemagne. En revanche, d’autres jeunes allemands la déconseillaient fortement. D’autre part, il est l’un des plus gros succès au box-office allemand et a même eu le droit à une sortie en France. Bien qu’il divise, il possède indéniablement un ancrage bien marqué dans la culture allemande. Outres ces aspects, il s’agit d’une comédie sans prétention mais qui réussit sa mission de divertissement.

Dans un allemand pas toujours très soutenu, cette comédie n’a pas peur non plus du politiquement incorrect à travers la figure d’un professeur plutôt atypique incarné par un très charismatique Elyas M’Barek. Un film rafraichissant et haut en couleur à prendre aux seconds degrés. C’est pour toutes ces raisons, qu’il me semble être un film essentiel à regarder. Même si il est l’objet de discorde, je trouve utile, comme je l’ai déjà dis, de regarder le meilleur comme le pire et se faire soi-même une opinion. Qu’il plaise ou on il a le mérite d’être vu.

Fenster zum Sommer (Une fenêtre sur l’été)

Réalisateur: Hendrik Handloegten
Année: 2011
Avec: Nina Hoss, Lars Eidinger, Mark Waschke, Fritzi Haberlandt

RESUME

Juliane, fraîchement séparée de son compagnon, passe quelques jours de vacances en Finlande avec son nouvel amant, August. Soudain, elle se réveille à Berlin, comme si ces vacances n’avaient jamais existé. Philippe son ex-compagnon lui rappelle un rendez-vous, sa collègue Emily ne semble pas non plus au courant de changement dans sa vie. Cette idylle amoureuse n’était qu’un rêve ? Un jour Juliane croise August qui ne se souvient pas d’elle, il semble que le cours du temps ait changé. Juliane va devoir trouver la solution pour briser cette boucle temporelle.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur le roman de l’écrivain autrichien Hannelore Valencack, « Zuflucht hinter dem Zeit », paru en 1967. Le livre a été réédité dix années plus tard sous le titre « Das Fenster zum Sommer ».
  • Le film a reçu trois nominations, notamment au Festival du Film Allemand de Paris.

NOTE PERSONNELLE

Fenster zum Sommer est un film qui traite de la sensation de déjà vu associée au thème de la deuxième chance. Les critiques ne sont pas toujours élogieuses à sont sujet, elles lui reprochent, mais à juste titre, une certaine complexité. En effet, la construction parfois un peu alambiquée égare quelque peu le spectateur. Personnellement, il m’a fallu un petit temps pour ordonner les événements et comprendre où l’on souhaitait nous amener, d’autant plus que j’ai vu le film sans sous-titre. Néanmoins, les évènements finissent par nous saisir et donner l’envie de démêler cette boucle de temps dont le personnage lui-même tente de s’extirper. Par ailleurs, le film est une adaptation d’un livre. Ainsi, il est aussi possible de comparer comment la question du temps est traité à l’écris. Voici une œuvre audacieuse qui sort de l’ordinaire.

Mein Blind Date mit dem Leben

Réalisateur: Marc Rothemund
Année: 2017
Avec: Kostja Ullman , Jacob Matschenz, Anna Maria Mühe

RESUME

Encore jeune, Sali perd une grande partie de sa vision du fait d’un décollement de la rétine. Malgré ce handicap, il persévère et ne veut pas laisser ce problème entraver ses rêves. En effet, Sali souhaite suivre une formation en gestion hôtelière. Après de nombreux refus, il est enfin accepté à une formation à l’Hôtel Bayrischer Hof de Munich pour laquelle il a volontairement omis de mentionner ses limitations visuelles. Grace à un incroyable effort de mémorisation et le soutient de son collègue Max, lui aussi dans la confidence, Sali parvient à suivre cette nouvelle formation. Toutefois pas toujours de tout repos !

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur une histoire vraie, celle de Saliya Kahawatte qui après avoir perdu une grande partie de sa vision a voulu et a réussi à passer un diplôme en gestion hôtelière.
Saliya Kahawatte
  • Le film tire son titre du livre autobiograhique écrit par Saliya Kahawatte.
  • Le tournage a eu lieu à Munich et à Berlin, notamment à l’hôtel Bayerischer Hof de Munich,  dans la Prannerstraße ainsi qu’à Moosburg an der Isar.

NOTE PERSONNELLE

Découvert au cinéma en Allemagne grâce à une amie, qui avait vu d’autres films avec Kostja Ullman, le film a été une agréable surprise. Si sa construction est relativement classique, dans la lignée des comédies romantiques américaines, la ferveur et la détermination du personnage interprété par Kostja a su me captiver. Il est très motivant de voir comment avec passion et un peu d’entraide on peut accomplir presque l’impossible, surtout lorsqu’on décide d’apprendre l’allemand. Une comédie rafraîchissante à travers une histoire vraie qui à l’avantage de ne pas être une simple romance.

A ECOUTER: Quelques interviews pour compléter le film : Kostja Ullman, Saliya Kahawatte, Kostja trifft Sali

Die Mörder sind unter uns

Titre français: Les assassins sont parmi nous
Réalisateur: Wolfgang Staudte
Année: 1946
Avec: Hildegard Knef, Ernst Wilhelm Borchert, Arno Paulsen

RESUME

Le film raconte l’histoire de Suzanne Wallner de retour chez elle après plusieurs années passées dans un camp de concentration. Dans son appartement, elle trouve le docteur Hans qui loge ici. Alcoolique et traumatisé, il découvre qu’un ancien officier nazi, qu’il pensait disparu, a repris sa petite vie tranquille. Retour à la vie quotidienne, perspective de vengeance, peu à peu, ces deux êtres blessés vont nouer une relation…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRE

  • Premier film allemand de l’après-guerre, réalisé par Wolfgang Staudte, (né à Saarbrücken en Sarre, ce petit bout d’Allemagne parfois oubliée ). Tourné dans les décombres de Berlin au lendemain de la capitulation. « Trümmerfilm » (ou film de décombre) .
  • Le film commencera même avant la création du studio.Die Mörder sind unter uns participe «  à la création d’un « cinéma des ruines » qui explore les plaies béantes de la défaite et tente d’exorciser les fantômes du IIIème Reich. »
  • Le film a permis de révéler l’actrice Hildegard Knef
  • Il est le premier film produit par la DEFA (Deutsche Film AG), qui fêtait d’ailleurs ses 70 ans en 2016.


NOTE PERSONNELLE

La préparation d’un atelier de l’analyse de l’image pour le jury jeune du festival Max Ophüls Preis en 2019 m’a amené à me plonger dans la filmographie de ce réalisateur originaire de Sarre. C’est ainsi que je suis tombée sur « Die Mörder sind unter uns ». Tout d’abord, sa place dans l’histoire du cinéma allemand a éveillé mon intérêt puisqu’il s’agit du premier film d’après guerre tourné dans les ruines encore fumantes de Berlin. Ainsi, il montre des images brutes d’une Allemagne meurtrie et dévastée, et offre une réflexion sur les questionnements et les blessures que ces événements ont infligés.

Il peut certes paraître un peu primaire sur certains aspects, avec quelques maladresses dans la composition, mais il ne faut pas oublier le contexte dans lequel le film a été tourné : juste après la guerre dans un pays délabré et encore traumatisé. De plus, ces maladresses peuvent aussi soulever des questions intéressantes. Comme l’apparition de la jeune femme belle et sémillante alors qu’elle sort d’un camp de prisonnier. Je trouve pertinent de questionner ses choix et réfléchir sur ce qui les a motivés, ainsi que sur la place des femmes à cette époque en Allemagne.

En effet, selon plusieurs études, les femmes ont eu la responsabilité d’aider les hommes à affronter leur passé et de cette manière aller de l’avant. Enfin, dans le contexte d’un atelier cinéma, le film est riche en mouvement et plans de caméra, au sein d’un décor aux traits expressionnistes. Une œuvre essentielle pour sa culture générale qui offre de nombreuses pistes de réflexions sur le cinéma et l’histoire.

A VOIR: Vidéos sur le films: Trois-raisons-de-voir-les-assassins-sont-parmi-nous

LE FILM: Sinon le film est visible ici, avec des sous-titres anglais

Dossier pédagogique: cette activité se propose d’analyser la séquence d’ouverture du film « Die Mörder sind unter uns » de Wolfgang Staudte.

Oh Boy

Réalisateur: Jan Ole Gerster
Année: 2013
Avec: Tom Schilling, Katharina Schüttler, Justus von Dohnanyi

RESUME

Presque trentenaire, en proie à une crise existentielle, Niko se retrouve dans une ballade nocturne mouvementée. Au gré des rencontres, il est amené à faire un point sur sa vie ; une vie sans dessus dessous : l’arrêt prématuré de ses études, une petite amie lasse de ses indécisions, un père qui lui coupe les vivres…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Oh Boy est le premier long métrage de Jan Ole Gerster.
  • Le film a été récompensé dans de nombreux festival et a fait l’ouverture du festival du cinéma allemand à Paris en 2013.
  • La paternité a permis à Tom Schelling de décrocher le rôle. En effet, son apparence jugée trop juvénile disparue, semble t-il, lorsqu’il devint père, lui permettant ainsi de décrocher le rôle. Concernant les autres acteurs, la plupart sont inconnus, simplement des voisins du réalisateurs.
  • Petite réference au cinéma français…En effet, bien qu’il s’agisse d’une coïncidence selon le réalisateur, Oh Boy rappelle pourtant les films de la Nouvelle Vague. En particulier, la jeune fille dans la première scène qui porte une coupe de cheveux à la garçonne comme l’actrice Jean Seberg dans le film « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard.

NOTER PERSONNELLE

Oh Boy est le film grâce auquel j’ai découvert l’acteur Tom Schilling. Il dresse le portrait doux et amer d’un adolescent de vingt quatre ans emporté dans une dérive existentielle.  Bien qu’on ait souvent envie de secouer ce personnage parfaitement interprété par Tom Schilling, il n’est pas question de s’ennuyer. On se laisse simplement entraîner dans ses tribulations d’une nuit, en quête d’un café qu’on rechigne à lui servir. Le tout est rythmé par des rencontres improbables et empreintes de mélancolie enveloppées par une musique jazzy qui n’est pas sans rappeler les films de Woody Allen. Embarquez pour une balade nonchalante dans un Berlin nocturne loin des ambiances de cartes postales. Quiconque peut se reconnaître dans ses questionnements inhérents à cette transition vers l’âge adultes. C’est aussi l’occasion de découvrir l’œuvre d’un réalisateur émergent.