Mein Blind Date mit dem Leben

Réalisateur: Marc Rothemund
Année: 2017
Avec: Kostja Ullman , Jacob Matschenz, Anna Maria Mühe

RESUME

Encore jeune, Sali perd une grande partie de sa vision du fait d’un décollement de la rétine. Malgré ce handicap, il persévère et ne veut pas laisser ce problème entraver ses rêves. En effet, Sali souhaite suivre une formation en gestion hôtelière. Après de nombreux refus, il est enfin accepté à une formation à l’Hôtel Bayrischer Hof de Munich pour laquelle il a volontairement omis de mentionner ses limitations visuelles. Grace à un incroyable effort de mémorisation et le soutient de son collègue Max, lui aussi dans la confidence, Sali parvient à suivre cette nouvelle formation. Toutefois pas toujours de tout repos !

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur une histoire vraie, celle de Saliya Kahawatte qui après avoir perdu une grande partie de sa vision a voulu et a réussi à passer un diplôme en gestion hôtelière.
Saliya Kahawatte
  • Le film tire son titre du livre autobiograhique écrit par Saliya Kahawatte.
  • Le tournage a eu lieu à Munich et à Berlin, notamment à l’hôtel Bayerischer Hof de Munich,  dans la Prannerstraße ainsi qu’à Moosburg an der Isar.

NOTE PERSONNELLE

Découvert au cinéma en Allemagne grâce à une amie, qui avait vu d’autres films avec Kostja Ullman, le film a été une agréable surprise. Si sa construction est relativement classique, dans la lignée des comédies romantiques américaines, la ferveur et la détermination du personnage interprété par Kostja a su me captiver. Il est très motivant de voir comment avec passion et un peu d’entraide on peut accomplir presque l’impossible, surtout lorsqu’on décide d’apprendre l’allemand. Une comédie rafraîchissante à travers une histoire vraie qui à l’avantage de ne pas être une simple romance.

A ECOUTER: Quelques interviews pour compléter le film : Kostja Ullman, Saliya Kahawatte, Kostja trifft Sali

Die Mörder sind unter uns

Titre français: Les assassins sont parmi nous
Réalisateur: Wolfgang Staudte
Année: 1946
Avec: Hildegard Knef, Ernst Wilhelm Borchert, Arno Paulsen

RESUME

Le film raconte l’histoire de Suzanne Wallner de retour chez elle après plusieurs années passées dans un camp de concentration. Dans son appartement, elle trouve le docteur Hans qui loge ici. Alcoolique et traumatisé, il découvre qu’un ancien officier nazi, qu’il pensait disparu, a repris sa petite vie tranquille. Retour à la vie quotidienne, perspective de vengeance, peu à peu, ces deux êtres blessés vont nouer une relation…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRE

  • Premier film allemand de l’après-guerre, réalisé par Wolfgang Staudte, (né à Saarbrücken en Sarre, ce petit bout d’Allemagne parfois oubliée ). Tourné dans les décombres de Berlin au lendemain de la capitulation. « Trümmerfilm » (ou film de décombre) .
  • Le film commencera même avant la création du studio.Die Mörder sind unter uns participe «  à la création d’un « cinéma des ruines » qui explore les plaies béantes de la défaite et tente d’exorciser les fantômes du IIIème Reich. »
  • Le film a permis de révéler l’actrice Hildegard Knef
  • Il est le premier film produit par la DEFA (Deutsche Film AG), qui fêtait d’ailleurs ses 70 ans en 2016.


NOTE PERSONNELLE

La préparation d’un atelier de l’analyse de l’image pour le jury jeune du festival Max Ophüls Preis en 2019 m’a amené à me plonger dans la filmographie de ce réalisateur originaire de Sarre. C’est ainsi que je suis tombée sur « Die Mörder sind unter uns ». Tout d’abord, sa place dans l’histoire du cinéma allemand a éveillé mon intérêt puisqu’il s’agit du premier film d’après guerre tourné dans les ruines encore fumantes de Berlin. Ainsi, il montre des images brutes d’une Allemagne meurtrie et dévastée, et offre une réflexion sur les questionnements et les blessures que ces événements ont infligés.

Il peut certes paraître un peu primaire sur certains aspects, avec quelques maladresses dans la composition, mais il ne faut pas oublier le contexte dans lequel le film a été tourné : juste après la guerre dans un pays délabré et encore traumatisé. De plus, ces maladresses peuvent aussi soulever des questions intéressantes. Comme l’apparition de la jeune femme belle et sémillante alors qu’elle sort d’un camp de prisonnier. Je trouve pertinent de questionner ses choix et réfléchir sur ce qui les a motivés, ainsi que sur la place des femmes à cette époque en Allemagne.

En effet, selon plusieurs études, les femmes ont eu la responsabilité d’aider les hommes à affronter leur passé et de cette manière aller de l’avant. Enfin, dans le contexte d’un atelier cinéma, le film est riche en mouvement et plans de caméra, au sein d’un décor aux traits expressionnistes. Une œuvre essentielle pour sa culture générale qui offre de nombreuses pistes de réflexions sur le cinéma et l’histoire.

A VOIR: Vidéos sur le films: Trois-raisons-de-voir-les-assassins-sont-parmi-nous

LE FILM: Sinon le film est visible ici, avec des sous-titres anglais

Dossier pédagogique: cette activité se propose d’analyser la séquence d’ouverture du film « Die Mörder sind unter uns » de Wolfgang Staudte.

Rossini – oder die mörderische Frage, wer mit wem schlief

Réalisateur: Helmut Dietl
Année: 1996
Avec: Gudrun Landbrebe, Veronica Ferres, Joachim Krol

RESUME

Cette satire d’Helmut Dietl suit le temps d’une soirée les turbulences du « Rossini », un restaurant luxueux qui accueille chaque soir l’élite d’une grande ville qui ressemble en tout point à Munich. Pour certains il est comme une deuxième maison. On y trouve une journaliste nymphomane dont la dernière « victime », un réalisateur, souffrant de problèmes d’impuissance; un chirurgien plastique amoureux, dont la bien-aimée ne peut pas décider entre le poète Bodo ou le producteur de films Oskar, qui est en difficulté financière. Et bien sûr Rossini lui-même, qui se sent comme un majordome pour les clients snobs de son propre restaurant. Lorsqu’une actrice séduisante et mystérieuse appelée Blanche-Neige apparaît dans le restaurant et prend Rossini au piège, tout devient incontrôlable.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Helmut Dietl (1944-2015) était un spécialiste des portraits satiriques du gratin munichois.
  • Le scénario de Rossini a été écrit en étroite collaboration avec Patrick Süskind et a valu à ses deux auteurs le prix du meilleur scénario au Deutscher Filmpreis.
  • Le film contient de nombreuses allusions à des personnes et des lieux réels :

Oskar Reiter au producteur à succès Bernd Eichinger.

Uhu Zigeuner fait allusion au réalisateur et co-auteur du scénario, Helmut Dietl.

Bodo Kriegnitz au poète Wolf Wondratschek, dont le poème « Carmen » est sous-titré « die mörderische Frage, wer mit wem schlief“ .

L’histoire de la belle Valérie convoitée par Reiter et Kriegnitz qui finit par se suicider, est basée sur la personne réelle de la monteuse du film Jane Seitz.

Le personnage extrêmement timide, joué par Joachim Król, qui ne veut pas que son livre soit filmé même pour beaucoup d’argent, aurait pour modèle le co-scénariste Patrick Süskind. Le livre (dans le film : « Loreley ») est censé être son best-seller Parfum. Süskind avait refusé des offres de tournage du roman pendant des années – ce n’est qu’en 2006, presque 20 ans après sa publication, que cela a été fait.

  • Le restaurant « Rossini » est inspiré du restaurant munichois « Romagna Antica », qui était situé à Schwabing, au 52 de la Elisabethstraße, non loin du Filmverlag der Autoren. Il a été fréquenté par des célébrités du cinéma (dont Rainer Werner Fassbinder) à partir des années 1970. Dietl et Eichinger faisiat égalemant partie des invités réguliers dans les années1980.

Die Entdeckung der Currywurst

Réalisatrice: Ulla Wagner
Année: 2008
Avec: Barbara Sukowa, Alexander Khuon, Wolfgang Böck

RESUME

A Hambourg durant la Seconde Guerre Mondiale une idylle née d’une rencontre fortuite lors d’un bombardement entre Lena Brücker, une quarantenaire qui vit seule et le soldat Hermann Bremer en congé dans son pays. Lena offre au jeune homme un abri pour la nuit, mais ce qui devait n’être qu’une situation temporaire perdure et fait de lui un déserteur. Il est désormais forcé de se cacher jusqu’à la fin de guerre que Lena omet de lui dire pour prolonger cette romance. Naturellement ceci n’est pas sans conséquence.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film a été tourné à Cologne ainsi qu’à Riga en Lettonie.
  • Le film est une adaptation de la nouvelle d’Uwe Timm publié en 1993.
  • Barbara Sukowa qui incarne Lena Brücker est l’une des égéries de la Nouvelle Vague allemande dans les années 1980. Elle est notamment rendu célèbre grâce à la réalisatrice Margarethe von Trotta. Par ailleurs, elle a joué sous la direction de Serge Gainsbourg pour son film Equateur sortie en 1983. Et en 2000, elle est membre du jury de la 53ème édition du Festival de Cannes alors présidé par Luc Besson.
Margarethe von Trotta
  • « À Hambourg, une poignée de passionnés de la saucisse sont allés jusqu’à se constituer en association, le « Currywurst Club Hamburg » (CCH), pour défendre ce « symbole de l’identité allemande » contre les « fétichistes de la santé » et les « pourfendeurs extrémistes de la graisse ». Et bien sûr, contre les tenants de son origine « berlinoise ». « Ces faussaires sont nombreux, véhéments et influents, mais en aucune façon sérieux », vitupèrent sur leur site Internet les croisés hambourgeois de la saucisse. »

NOTE PERSONNELLE

Grande spécialité de la « gastronomie » allemande, la saucisse à la sauce tomate et au curry est incontournable en Allemagne. Un musée lui est même consacré à Berlin. J’étais alors intriguée par le titre et curieuse de connaître l’histoire de cette gourmandise peu diététique. Si elle fait incontestablement partie de la culture allemande, son origine exacte fait l’objet de diverses revendications. Bien que l’éditeur du livre, dont le film est tiré, souligne que cette version relève de la fiction, d’autres hambourgeois soutiennent mordicus que le personnage de Lena a bien existé et que son origine se trouve à Hamburg. Pourtant les berlinois livrent une autre version des faits. Qui a tort, qui a raison, voilà une question bien ardue ! Le film propose une variante tout à fait plausible (ça ne serait pas le seul plat né par maladresse). Toutefois, ce n’est pas le propos principal puisque c’est avant tout une romance, qui ajoute un peu de frivolité au contexte ; la création culinaire arrive, elle, plus tard dans l’histoire. J’ai apprécié cette explication sur ce plat que je pensais bien plus antérieur à la seconde guerre mondiale et encore moins que ce soit l’œuvre d’une femme. Raison de plus pour le regarder.

Oh Boy

Réalisateur: Jan Ole Gerster
Année: 2013
Avec: Tom Schilling, Katharina Schüttler, Justus von Dohnanyi

RESUME

Presque trentenaire, en proie à une crise existentielle, Niko se retrouve dans une ballade nocturne mouvementée. Au gré des rencontres, il est amené à faire un point sur sa vie ; une vie sans dessus dessous : l’arrêt prématuré de ses études, une petite amie lasse de ses indécisions, un père qui lui coupe les vivres…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Oh Boy est le premier long métrage de Jan Ole Gerster.
  • Le film a été récompensé dans de nombreux festival et a fait l’ouverture du festival du cinéma allemand à Paris en 2013.
  • La paternité a permis à Tom Schelling de décrocher le rôle. En effet, son apparence jugée trop juvénile disparue, semble t-il, lorsqu’il devint père, lui permettant ainsi de décrocher le rôle. Concernant les autres acteurs, la plupart sont inconnus, simplement des voisins du réalisateurs.
  • Petite réference au cinéma français…En effet, bien qu’il s’agisse d’une coïncidence selon le réalisateur, Oh Boy rappelle pourtant les films de la Nouvelle Vague. En particulier, la jeune fille dans la première scène qui porte une coupe de cheveux à la garçonne comme l’actrice Jean Seberg dans le film « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard.

NOTER PERSONNELLE

Oh Boy est le film grâce auquel j’ai découvert l’acteur Tom Schilling. Il dresse le portrait doux et amer d’un adolescent de vingt quatre ans emporté dans une dérive existentielle.  Bien qu’on ait souvent envie de secouer ce personnage parfaitement interprété par Tom Schilling, il n’est pas question de s’ennuyer. On se laisse simplement entraîner dans ses tribulations d’une nuit, en quête d’un café qu’on rechigne à lui servir. Le tout est rythmé par des rencontres improbables et empreintes de mélancolie enveloppées par une musique jazzy qui n’est pas sans rappeler les films de Woody Allen. Embarquez pour une balade nonchalante dans un Berlin nocturne loin des ambiances de cartes postales. Quiconque peut se reconnaître dans ses questionnements inhérents à cette transition vers l’âge adultes. C’est aussi l’occasion de découvrir l’œuvre d’un réalisateur émergent.