Rossini – oder die mörderische Frage, wer mit wem schlief

Réalisateur: Helmut Dietl
Année: 1996
Avec: Gudrun Landbrebe, Veronica Ferres, Joachim Krol

RESUME

Cette satire d’Helmut Dietl suit le temps d’une soirée les turbulences du « Rossini », un restaurant luxueux qui accueille chaque soir l’élite d’une grande ville qui ressemble en tout point à Munich. Pour certains il est comme une deuxième maison. On y trouve une journaliste nymphomane dont la dernière « victime », un réalisateur, souffrant de problèmes d’impuissance; un chirurgien plastique amoureux, dont la bien-aimée ne peut pas décider entre le poète Bodo ou le producteur de films Oskar, qui est en difficulté financière. Et bien sûr Rossini lui-même, qui se sent comme un majordome pour les clients snobs de son propre restaurant. Lorsqu’une actrice séduisante et mystérieuse appelée Blanche-Neige apparaît dans le restaurant et prend Rossini au piège, tout devient incontrôlable.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Helmut Dietl (1944-2015) était un spécialiste des portraits satiriques du gratin munichois.
  • Le scénario de Rossini a été écrit en étroite collaboration avec Patrick Süskind et a valu à ses deux auteurs le prix du meilleur scénario au Deutscher Filmpreis.
  • Le film contient de nombreuses allusions à des personnes et des lieux réels :

Oskar Reiter au producteur à succès Bernd Eichinger.

Uhu Zigeuner fait allusion au réalisateur et co-auteur du scénario, Helmut Dietl.

Bodo Kriegnitz au poète Wolf Wondratschek, dont le poème « Carmen » est sous-titré « die mörderische Frage, wer mit wem schlief“ .

L’histoire de la belle Valérie convoitée par Reiter et Kriegnitz qui finit par se suicider, est basée sur la personne réelle de la monteuse du film Jane Seitz.

Le personnage extrêmement timide, joué par Joachim Król, qui ne veut pas que son livre soit filmé même pour beaucoup d’argent, aurait pour modèle le co-scénariste Patrick Süskind. Le livre (dans le film : « Loreley ») est censé être son best-seller Parfum. Süskind avait refusé des offres de tournage du roman pendant des années – ce n’est qu’en 2006, presque 20 ans après sa publication, que cela a été fait.

  • Le restaurant « Rossini » est inspiré du restaurant munichois « Romagna Antica », qui était situé à Schwabing, au 52 de la Elisabethstraße, non loin du Filmverlag der Autoren. Il a été fréquenté par des célébrités du cinéma (dont Rainer Werner Fassbinder) à partir des années 1970. Dietl et Eichinger faisiat égalemant partie des invités réguliers dans les années1980.

Die Entdeckung der Currywurst

Réalisatrice: Ulla Wagner
Année: 2008
Avec: Barbara Sukowa, Alexander Khuon, Wolfgang Böck

RESUME

A Hambourg durant la Seconde Guerre Mondiale une idylle née d’une rencontre fortuite lors d’un bombardement entre Lena Brücker, une quarantenaire qui vit seule et le soldat Hermann Bremer en congé dans son pays. Lena offre au jeune homme un abri pour la nuit, mais ce qui devait n’être qu’une situation temporaire perdure et fait de lui un déserteur. Il est désormais forcé de se cacher jusqu’à la fin de guerre que Lena omet de lui dire pour prolonger cette romance. Naturellement ceci n’est pas sans conséquence.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film a été tourné à Cologne ainsi qu’à Riga en Lettonie.
  • Le film est une adaptation de la nouvelle d’Uwe Timm publié en 1993.
  • Barbara Sukowa qui incarne Lena Brücker est l’une des égéries de la Nouvelle Vague allemande dans les années 1980. Elle est notamment rendu célèbre grâce à la réalisatrice Margarethe von Trotta. Par ailleurs, elle a joué sous la direction de Serge Gainsbourg pour son film Equateur sortie en 1983. Et en 2000, elle est membre du jury de la 53ème édition du Festival de Cannes alors présidé par Luc Besson.
Margarethe von Trotta
  • « À Hambourg, une poignée de passionnés de la saucisse sont allés jusqu’à se constituer en association, le « Currywurst Club Hamburg » (CCH), pour défendre ce « symbole de l’identité allemande » contre les « fétichistes de la santé » et les « pourfendeurs extrémistes de la graisse ». Et bien sûr, contre les tenants de son origine « berlinoise ». « Ces faussaires sont nombreux, véhéments et influents, mais en aucune façon sérieux », vitupèrent sur leur site Internet les croisés hambourgeois de la saucisse. »

NOTE PERSONNELLE

Grande spécialité de la « gastronomie » allemande, la saucisse à la sauce tomate et au curry est incontournable en Allemagne. Un musée lui est même consacré à Berlin. J’étais alors intriguée par le titre et curieuse de connaître l’histoire de cette gourmandise peu diététique. Si elle fait incontestablement partie de la culture allemande, son origine exacte fait l’objet de diverses revendications. Bien que l’éditeur du livre, dont le film est tiré, souligne que cette version relève de la fiction, d’autres hambourgeois soutiennent mordicus que le personnage de Lena a bien existé et que son origine se trouve à Hamburg. Pourtant les berlinois livrent une autre version des faits. Qui a tort, qui a raison, voilà une question bien ardue ! Le film propose une variante tout à fait plausible (ça ne serait pas le seul plat né par maladresse). Toutefois, ce n’est pas le propos principal puisque c’est avant tout une romance, qui ajoute un peu de frivolité au contexte ; la création culinaire arrive, elle, plus tard dans l’histoire. J’ai apprécié cette explication sur ce plat que je pensais bien plus antérieur à la seconde guerre mondiale et encore moins que ce soit l’œuvre d’une femme. Raison de plus pour le regarder.

Oh Boy

Réalisateur: Jan Ole Gerster
Année: 2013
Avec: Tom Schilling, Katharina Schüttler, Justus von Dohnanyi

RESUME

Presque trentenaire, en proie à une crise existentielle, Niko se retrouve dans une ballade nocturne mouvementée. Au gré des rencontres, il est amené à faire un point sur sa vie ; une vie sans dessus dessous : l’arrêt prématuré de ses études, une petite amie lasse de ses indécisions, un père qui lui coupe les vivres…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Oh Boy est le premier long métrage de Jan Ole Gerster.
  • Le film a été récompensé dans de nombreux festival et a fait l’ouverture du festival du cinéma allemand à Paris en 2013.
  • La paternité a permis à Tom Schelling de décrocher le rôle. En effet, son apparence jugée trop juvénile disparue, semble t-il, lorsqu’il devint père, lui permettant ainsi de décrocher le rôle. Concernant les autres acteurs, la plupart sont inconnus, simplement des voisins du réalisateurs.
  • Petite réference au cinéma français…En effet, bien qu’il s’agisse d’une coïncidence selon le réalisateur, Oh Boy rappelle pourtant les films de la Nouvelle Vague. En particulier, la jeune fille dans la première scène qui porte une coupe de cheveux à la garçonne comme l’actrice Jean Seberg dans le film « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard.

NOTER PERSONNELLE

Oh Boy est le film grâce auquel j’ai découvert l’acteur Tom Schilling. Il dresse le portrait doux et amer d’un adolescent de vingt quatre ans emporté dans une dérive existentielle.  Bien qu’on ait souvent envie de secouer ce personnage parfaitement interprété par Tom Schilling, il n’est pas question de s’ennuyer. On se laisse simplement entraîner dans ses tribulations d’une nuit, en quête d’un café qu’on rechigne à lui servir. Le tout est rythmé par des rencontres improbables et empreintes de mélancolie enveloppées par une musique jazzy qui n’est pas sans rappeler les films de Woody Allen. Embarquez pour une balade nonchalante dans un Berlin nocturne loin des ambiances de cartes postales. Quiconque peut se reconnaître dans ses questionnements inhérents à cette transition vers l’âge adultes. C’est aussi l’occasion de découvrir l’œuvre d’un réalisateur émergent.