SMS für dich (Coup de foudre par SMS)

Réalisatrice: Karoline Herfurth
Année: 2016
Avec: Karoline Herfurth, Frederich Mücke, Katja Riemann, Frederik Lau

RESUME

Clara Sommerfeld, auteure berlinoise de livres pour enfants, perd tragiquement son petit ami dans un accident. Elle revient vivre à Berlin en colocation avec sa meilleure amie, mais l’inspiration n’est plus au rendez-vous. Pour noyer son chagrin elle envoie des sms sur le portable de son petit ami disparu dont le numéro à été réattribué à un certain Mark, journaliste sportif. Mark se met alors à la recherche du mystérieux auteur de ses sms…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur le roman de Sofie Cramer publié en 2009.
  • SMS für dich est le premier long métrage de Karoline Herfurth. Auparavant, elle avait réalisé le court métrage « Mittelkleiner Mensch »(2012). Le film a été nominé pour le Jupiter et le Bambi et a remporté le FairFilmAward des cinéastes.
  • Le film a été tourné à Berlin et à Brandebourg, plus particulièrement dans le Westhafen de Berlin, au Friedrichsbrücke, à la cathédrale de Berlin et le long de la Spree. Des lieux avec lesquels Karoline Herfurth entretien des liens particuliers.
  • Selon la réalisatrice, ce film rappelle par différents aspects d’autres comédies romantiques comme « Quand Harry rencontre Sally », « Notting Hill », « Vous avez un message », « Nuits blanches à Seattle »

NOTE PERSONNELLE

Un film à regarder un dimanche pluvieux emmitouflé dans un plaide confortable et une tasse de chocolat chaud à la main. Dans la série des comédies, et plus particulièrement des comédies romantiques, celle-ci m’a rappelé, dans une certaine mesure, PS : I love you de Richard LaGravanese. Cependant, il ne faut pas s’attendre à ce niveau de cinématographie. Il s’agit une nouvelle fois d’un film léger, loin d’être parfait certes, mais qui a le mérite d’être sans prise de tête. Il est aussi important d’avoir ce genre de film sous la main, notamment lorsque l’on apprend une langue et que l’on veut simplement travailler son écoute. Une comédie à garder sous le coude pour un moment détente tout en apprenant l’allemand.

Helle Nächte (Nuits Claires)

Réalisateur: Thomas Arslan
Année: 2017
Avec: Georg Friedrich, Tristan Göbel, Marie Leuenberger

RESUME

Michael, ingénieur civil autrichien, vit avec sa petite amie à Berlin. Lorsqu’il apprend le décès de son père, il se rend en voiture avec son fils Luis, 14 ans, aux funérailles en Norvège. Michael voit à travers cet événement une occasion de renouer les liens avec son fils après des années d’absence. A la suite des funérailles, il lui propose de passer quelques jours de plus dans le pays. Un renouement complexe mais attentionné sur fond de ravissants paysages en plein cœur de la Norvège.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est projeté pour la première fois à la Berlinale le 13 février 2017 dans le cadre du Golden Bear Competition. Il remportera d’ailleurs un Ours d’Argent du Meilleur acteur (pour Georg Friedrich).
  • Thomas Arslan a choisi ce décor au sein d’une région totalement isolé afin de créer une confrontation entre les deux personnages qui tentent de renouer des liens. Dans cette région, il n’y a pas de distractions ce qui force les personnages à communiquer pour se mettre d’accord et pouvoir se débrouiller.


NOTE PERSONNELLE

J’ai découvert Helle Nächte grâce aux archives du Festival du cinéma allemand de Paris.  Un film au style méditatif et allusif à travers lequel le réalisateur interroge la paralysie des sentiments. Des sentiments en proie aux variations météorologiques qui ponctuent la randonnée des deux protagonistes en plein renouement épineux. Mais c’est aussi une plongée dans la beauté des paysages norvégiens appuyés par une mise en scène minimaliste, dont le charme réside avant tout dans les silences et la difficile expression des sentiments. D’ailleurs cet aspect taiseux, car il y a en effet peu de dialogues et le débit de parole et relativement lent, rend l’histoire aisée à suivre et comprendre en allemand. Ce sont donc pour ces deux grandes raisons que je souhaitais partager cette œuvre, visuellement agréable et facile à suivre linguistiquement.

Wir sind der Nacht

Titre français: Nous sommes la nuit
Réalisateur: Dennis Gansel
Année: 2010
Avec: Karolin Herfurth, Nina Hoss, Jennifer Ulrich, Max Riemelt

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RESUME

Lena, une jeune femme marginale et délinquante, se fait mordre par Luisa, une cheffe vampire. Après cette morsure, Lena rejoint leur groupe composé de deux autres vampires Charlotte et Nora et goûte aux joies du vampirisme. Si cette vie luxueuse et débridée est d’abord excitante, Lena commence à se détacher du groupe et se rapproche d’un policier duquel elle s’est amourachée. Néanmoins ce revirement ne sera pas sans conséquences et la vie bien tranquille de ce trio sera mis à mal.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Il s’agit pour Max Riemelt et Dennis Gansel de leur quatrième collaboration.
  • Le film a été tourné à Berlin.
  • Dennis Gansel avait été subjugué par Nina Hoss dans le film Das Mädchen Rosemarie en 1996. Il décide d’emblé de lui attribuer le rôle principal.
  • Le film mettra du temps à aboutir. En effet, le tournage est initialement prévu à l’automne 1999, mais le film ne verra finalement le jour qu’une dizaine d’années plus tard pour diverses raisons qui n’ont eu de cesse de retarder le projet.
  • Par ailleurs, Wir sind der Nacht bénéficiera du succès mondial de Twilight, qui remet le film de vampire au goût du jour. Cependant, cela coûtera quelques retouches au scénario afin d’éviter toutes similitudes avec Twilight.

NOTE PERSONNELLE

Je crois pouvoir dire que Wir sind der Nacht est mon premier film allemand (contemporain) de vampire. Une sorte de baptême du genre. Sinon avant cela j’avais vu « Nosferatu » de Friedrich Wilhelm Murnau (film muet que je recommande par ailleurs). Il ne s’agit pas de l’un des meilleurs films de vampire qu’il m’a été donné de voir, cependant je l’ai pris plutôt avec humour. Le film a au moins le mérite de ne pas poser comme sujet principal une romance niaise entre un vampire et une mortelle, bien qu’il possède également son lot de scènes mélodramatiques. Dans cette histoire on profite pleinement des avantages d’être une créature de la nuit qui peut tout se permettre dans une ville qui s’y prête à merveille: Berlin. Il conviendrait sans doute d’explorer un peu plus le genre dans le cinéma allemand afin de trouver ce qui se fait en matière de film de vampire. En attendant cette étude cinématographique capitale, voici un exemple à prendre avec gaité. Enfin, je trouvais aussi intrigant de voir Nina Hoss en cheffe vampire.

Coming In

Réalisateur: Marco Kreuzpaintner
Année: 2014
Avec: Katja Rieman, Klaas Heufer-Umlauf, Frederick Lau

RESUME

Tom Herzner, un homosexuel assumé, star dans le monde de la coiffure pour homme fait un tabac avec sa ligne de produits capillaires à Berlin et au-delà. Néanmoins, il doit désormais étendre cette gamme aux produits pour femme, une spécialité qu’il connait mal. Afin d’en savoir un peu plus, il décide de mener quelques recherches incognito. Pour cela, il trouve un poste chez la coiffeuse Heidi, une femme extravertie qui va bouleverser certaine certitude de Tom.

INFORMATIONS COMPELMENTAIRES

  • La comédie est le premier projet du think tank berlinois fondé en 2009 par Kreuzpaintner et les deux producteurs Gabriela Bacher et Fabian Wolfart.
  • L’histoire personnelle du réalisateur a servi de base au scenario. Il s’est inspiré de sa relation avec son premier petit ami qui à la fin de leur relation est sorti avec une femme, suscitant l’incompréhension et l’indignation dans l’entourage de Kreuzpainter.
  • Le tournage a eu lieu à Berlin et plus précisément à Mitte et Neukölln, au Grosser Stern, dans un salon de coiffure sur le Gendarmenmarkt et au Quatsch Comedy en dessous de Friedrichstadtpalast.
  • Toutefois, Berlin n’a pas été le choix premier du réalisateur. Initialement le film devait se déroulé à Londres et Orlando Bloom devait jouer le rôle principal. Mais l’acteur quitte le projet après les premières répétitions entraînant avec lui le retrait du financement. Kreuzpainter envisage ensuite Munich, mais pour des raisons financière le projet n’aboutis pas. Finalement, Berlin permettra au film de voir le jour.
  • Coming In a suscité diverses critiques notamment de la part de la communauté LGBT qui reprochait au flm de suggérer que l’homosexualité ne soit « qu’une phase de confusion ». Cependant, le réalisateur ne concevait pas ce film comme un discours politique ou une quelconque proposition pour « guérir l’homosexualité » mais bien comme une pure comédie, à travers une situation cocasse.

NOTE PERSONELLE

Coming in fait partie des comédies légères et récréatives que je propose dans le but de travailler son écoute de l’allemand. Découverte quand j’explorais la filmographie de Kostja Ullman, j’ai passé un bon moment en la regardant. C’est une comédie romantique des plus classiques où l’ont comprend très vite quel sera le couple et les obstacles à surmonter, néanmoins il reste toujours une toute petite incertitude sur les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Il ne faut pas chercher de grandes réflexions ou un film à messages avec cette comédie. Sinon, je suis tombée sur un avis, bien qu’un un peu tiré par les cheveux, il n’est pas complètement dénué de sens, c’est pourquoi j’avais envie d’en faire part. En effet, une personne faisait un parallèle entre cette histoire et celle de Roméo et Juliette. Deux êtres attirés l’un par l’autre, pourtant issu de deux monde peu compatible. Dans ce cas, l’un homosexuel, l’autre hétérosexuelle. La comparaison me semble un peu forte, toutefois il s’agit d’une vision des choses intéressantes. Comme quoi même le sujet le plus simple peu donner des analyses farfelues. Et vous, qu’est ce que ce film vous évoque ?

Toni Erdmann

Réalisatrice: Maren Ade
Année: 2016
Avec: Peter Simonischek, Sandra Hüller

RESUME

Inès est une femme d’affaire d’une grande société allemande qui vit et travaille à Bucarest. Un jour, elle voit son père débarquer à l’improviste. Cette intrusion engendre d’abord une grande exaspération mais également de grands bouleversements qui remettent en question sa vie si parfaitement organisée. « Es tu heureuse ? », incapable de répondre à cette question, son père décide d’aider Inès à retrouver un sens à sa vie. Pour cela il s’invente un personnage, celui de Toni Erdmann.

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INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • En compétition officielle au Festival de Cannes, le film y rencontre un franc succès.
  • Il a également été sélectionné au Golden Globes 2017 pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et à la 89eme cérémonie des Oscars pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
  • Un projet de remake américain serait prévu par le studio Paramount. Les rôles titres seraient incarnés par Kristen Wiig et Bill Murray (au lieu de Jack Nicholson).

NOTE PERSONNELLE

Il ne faut pas s’attendre à une comédie au sens énergique et colorée du terme mais plutôt une comédie satirique, décalée et introvertie. Les scènes comiques sont filmées avec une certaine austérité, proche d’un ton dramatique démontrant ainsi que la comédie aussi possède de nombreuses nuances. Les scènes embarrassantes, crues et cocasses s’enchaînent dans une mise en scène juste et bien jouée qui comblent ainsi ces presque trois heures de film. Je retiendrais en particulier la scène insensée de l’anniversaire qui m’a particulièrement fait rire de part son incongruité et la gêne tellement palpable. Mais je n’en dirais pas plus car je ne veux rien divulgâcher. Par ailleurs, le film aborde des thématiques fortes. D’une part, le film dénonce un monde du travail où règnent l’hypocrisie et l’individualisme. Deux regards s’affrontent, celui de la working girl, en prise avec ce milieu, et celui du père, totalement détaché de cet univers. D’autre part, la question du bonheur est soulevée. Le film questionne la perception que chacun en a, tout en soutenant par ailleurs que le rire est l’illustration la plus commune. Un cocktail d’inventivité servi avec beaucoup de lucidité.

SITE OFFICIEL: Plus d’informations sur le site officiel du film.

A VOIR: Vidéo Le cinéma allemand de retour à Cannes avec « Toni Erdmann »

M – Eine Stadt sucht einen Mörder

Titre français: M le maudit
Réalisateur: Fritz Lang
Année: 1931
Avec: Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens

RESUME

Une ville terrorisée par un tueur d’enfant déplore une nouvelle victime. Des rafles sont organisées dans les bas-fonds par le commissaire Lohmann. Mais toute cette agitation dérange la pègre qui décide de retrouver elle-même le criminel : mendiants et clochards sont chargés de surveiller les moindres recoins…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • M – Eine Stadt sucht einen Mörder est un classique du cinéma allemand plus connu en français sous le titre M- Le Maudit.
  • Il s’agit du premier film parlant du réalisateur et serait le tout premier film policier du cinéma.
  • Mal reçu en Allemagne, M le maudit sera interdit dans les pays fascistes mais accueilli avec enthousiasme partout ailleurs.
  • Le film offre une interrogation sur la justice et la culpabilité ainsi qu’une critique de l’asservissement.
  • Les bouleversements sociaux ne sont pas des freins à la créativité, comme en témoigne le développe du cinéma allemand entre 1919 et 1933. Bien que le pays sort d’une défaite et commence à s’agiter, jusqu’à mener Hitler au pouvoir, le cinéma allemand manifeste une grande inventivité.
  • Même si le film est d’aspiration documentaire, le but de Fritz Lang n’était pas pour autant de produire une reconstitution de la réalité. Pour construire sont film, il s’est basé sur plusieurs affaires de meurtres en séries au début des années 1920, comme : l’affaire de Haarman, de Schuman, de Grossman, de Denke, de Lüdke et de Kürten (le « vampire de Düsseldorf » arrêté en 1929 ; créant une coïncidence avec le cas imaginaire de M).
  • Le réalisateur interrogea la fascination des gens ordinaire pour le crime. Il y a certes un plaisir ludique dans la résolution d’un crime, mais selon lui cela ne suffit pas à justifier cette attirance. Il pose le postulat que « notre répugnance même [pour le crime] est la preuve […] de la peur qu’un jour, une fois – sous l’emprise des circonstances qui saperont la barrière édifiée par des siècles de civilisation – vous ou moi, pourrons être cette personne. »  En somme n’importe qui est susceptible de commettre un meurtre. Mais pour Lang admettre cette possibilité est une forme de prévention. Son film fonctionne comme une sorte de catharsis.  En gros, il vaut mieux prévenir que guérir.
  • Le titre du film a fait l’objet de modifications par le réalisateur. « Lang prétend qu’il aurait eu l’idée de changer de titre à l’occasion d’un quiproquo avec le propriétaire d’un hangar où il voulait tourner : ce dernier lui en refusait l’autorisation parce qu’il était convaincu que les « assassins » du titre désignaient les nazis, pour lesquels il aurait eu des sympathies. Lang aurait alors expliqué qu’il voulait tourner un film sur un tueur d’enfants, ce qui aurait levé toutes les préventions du propriétaire soupçonneux. Une autre explication peut davantage convaincre : il semble que plusieurs autres films sortis à la même époque avaient recours au mot « Mörder» dans leur titre. Le besoin de se distinguer de la masse de la production a pu jouer. »
  • Parfois ce sont les distributeurs qui font le choix de modifier le titre. En 1959, une version courte sera titré « M, dein Mörder sieht dich an ». En 1960, c’est la télé allemande qui propose un nouveau titre : « M, eine Stadt sucht einen Mörder »
  • Peter Lorre joue le rôle du criminel. C’est d’ailleurs son premier rôle au cinéma.
Peter Lorre
  • Récemment le film a été adapté en série pour la télévision autrichienne par le réalisateur David Schalko


NOTE PERSONNELLE

M le maudit est indéniablement un classique majeur du septième art qui aborde d’innombrables thèmes historiques. On pourrait faire de longs discours sur ce chef-d’œuvre de Fritz Lang, mais il en existe déjà bien assez à mon sens pour prétendre apporter quelque chose de nouveau et de captivant. Je dirais en toute simplicité, il s’agit d’un film à voir et à revoir qui malgré le temps, reste tout aussi passionnant. Par ailleurs, c’était également l’occasion de rebondir sur la série autrichienne adapté du film. Une version moderne pour ceux qui ne serait pas fan des « vieux films » ou simplement curieux de voir comment cette histoire a été transposée à notre époque. Dans tout les cas un film à voir absolument !

LE FILM: Le film est visible sur ce site.


Fack Ju Göthe

Titre français: Un prof pas comme les autres
Réalisateur: Bora Dagtekin
Année: 2013
Avec: Elyas M’Barek, Karoline Herfurth, Katja Riemann

RESUME

Une classe difficile d’un lycée se voit attribuer un nouveau professeur. Jusque là rien de particulier, sauf que ce professeur est un ancien braqueur de banque embauché dans ce lycée par une série de hasards. Il va alors devoir donner le goût de l’apprentissage à des élèves récalcitrant, bien que la motivation de sa présence se trouve ailleurs. Une tâche épineuse que d’autres professeurs aguerris n’ont pas réussi à résoudre…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le tournage a eu  lieu à Berlin et Munich. Notamment dans le lycée Lise-Meitner d’Unterhacing.
  • Le film fait partie du plus grand succès du box office allemand de l’année 2013. Il appartient au top 50 « des plus grand succès du box-office allemand depuis 1968 ».
  • Deux autres films ont suivis ce premier volet en 2015 puis 2017.

NOTE PERSONNELLE

Cette comédie m’a été recommandée à plusieurs reprises : une premières fois par des étudiantes allemandes; puis par mes élèves lorsque j’étais assistante de français en Allemagne. En revanche, d’autres jeunes allemands la déconseillaient fortement. D’autre part, il est l’un des plus gros succès au box-office allemand et a même eu le droit à une sortie en France. Bien qu’il divise, il possède indéniablement un ancrage bien marqué dans la culture allemande. Outres ces aspects, il s’agit d’une comédie sans prétention mais qui réussit sa mission de divertissement.

Dans un allemand pas toujours très soutenu, cette comédie n’a pas peur non plus du politiquement incorrect à travers la figure d’un professeur plutôt atypique incarné par un très charismatique Elyas M’Barek. Un film rafraichissant et haut en couleur à prendre aux seconds degrés. C’est pour toutes ces raisons, qu’il me semble être un film essentiel à regarder. Même si il est l’objet de discorde, je trouve utile, comme je l’ai déjà dis, de regarder le meilleur comme le pire et se faire soi-même une opinion. Qu’il plaise ou on il a le mérite d’être vu.

Fenster zum Sommer (Une fenêtre sur l’été)

Réalisateur: Hendrik Handloegten
Année: 2011
Avec: Nina Hoss, Lars Eidinger, Mark Waschke, Fritzi Haberlandt

RESUME

Juliane, fraîchement séparée de son compagnon, passe quelques jours de vacances en Finlande avec son nouvel amant, August. Soudain, elle se réveille à Berlin, comme si ces vacances n’avaient jamais existé. Philippe son ex-compagnon lui rappelle un rendez-vous, sa collègue Emily ne semble pas non plus au courant de changement dans sa vie. Cette idylle amoureuse n’était qu’un rêve ? Un jour Juliane croise August qui ne se souvient pas d’elle, il semble que le cours du temps ait changé. Juliane va devoir trouver la solution pour briser cette boucle temporelle.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur le roman de l’écrivain autrichien Hannelore Valencack, « Zuflucht hinter dem Zeit », paru en 1967. Le livre a été réédité dix années plus tard sous le titre « Das Fenster zum Sommer ».
  • Le film a reçu trois nominations, notamment au Festival du Film Allemand de Paris.

NOTE PERSONNELLE

Fenster zum Sommer est un film qui traite de la sensation de déjà vu associée au thème de la deuxième chance. Les critiques ne sont pas toujours élogieuses à sont sujet, elles lui reprochent, mais à juste titre, une certaine complexité. En effet, la construction parfois un peu alambiquée égare quelque peu le spectateur. Personnellement, il m’a fallu un petit temps pour ordonner les événements et comprendre où l’on souhaitait nous amener, d’autant plus que j’ai vu le film sans sous-titre. Néanmoins, les évènements finissent par nous saisir et donner l’envie de démêler cette boucle de temps dont le personnage lui-même tente de s’extirper. Par ailleurs, le film est une adaptation d’un livre. Ainsi, il est aussi possible de comparer comment la question du temps est traité à l’écris. Voici une œuvre audacieuse qui sort de l’ordinaire.

Mein Blind Date mit dem Leben

Réalisateur: Marc Rothemund
Année: 2017
Avec: Kostja Ullman , Jacob Matschenz, Anna Maria Mühe

RESUME

Encore jeune, Sali perd une grande partie de sa vision du fait d’un décollement de la rétine. Malgré ce handicap, il persévère et ne veut pas laisser ce problème entraver ses rêves. En effet, Sali souhaite suivre une formation en gestion hôtelière. Après de nombreux refus, il est enfin accepté à une formation à l’Hôtel Bayrischer Hof de Munich pour laquelle il a volontairement omis de mentionner ses limitations visuelles. Grace à un incroyable effort de mémorisation et le soutient de son collègue Max, lui aussi dans la confidence, Sali parvient à suivre cette nouvelle formation. Toutefois pas toujours de tout repos !

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur une histoire vraie, celle de Saliya Kahawatte qui après avoir perdu une grande partie de sa vision a voulu et a réussi à passer un diplôme en gestion hôtelière.
Saliya Kahawatte
  • Le film tire son titre du livre autobiograhique écrit par Saliya Kahawatte.
  • Le tournage a eu lieu à Munich et à Berlin, notamment à l’hôtel Bayerischer Hof de Munich,  dans la Prannerstraße ainsi qu’à Moosburg an der Isar.

NOTE PERSONNELLE

Découvert au cinéma en Allemagne grâce à une amie, qui avait vu d’autres films avec Kostja Ullman, le film a été une agréable surprise. Si sa construction est relativement classique, dans la lignée des comédies romantiques américaines, la ferveur et la détermination du personnage interprété par Kostja a su me captiver. Il est très motivant de voir comment avec passion et un peu d’entraide on peut accomplir presque l’impossible, surtout lorsqu’on décide d’apprendre l’allemand. Une comédie rafraîchissante à travers une histoire vraie qui à l’avantage de ne pas être une simple romance.

A ECOUTER: Quelques interviews pour compléter le film : Kostja Ullman, Saliya Kahawatte, Kostja trifft Sali

Die Mörder sind unter uns

Titre français: Les assassins sont parmi nous
Réalisateur: Wolfgang Staudte
Année: 1946
Avec: Hildegard Knef, Ernst Wilhelm Borchert, Arno Paulsen

RESUME

Le film raconte l’histoire de Suzanne Wallner de retour chez elle après plusieurs années passées dans un camp de concentration. Dans son appartement, elle trouve le docteur Hans qui loge ici. Alcoolique et traumatisé, il découvre qu’un ancien officier nazi, qu’il pensait disparu, a repris sa petite vie tranquille. Retour à la vie quotidienne, perspective de vengeance, peu à peu, ces deux êtres blessés vont nouer une relation…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRE

  • Premier film allemand de l’après-guerre, réalisé par Wolfgang Staudte, (né à Saarbrücken en Sarre, ce petit bout d’Allemagne parfois oubliée ). Tourné dans les décombres de Berlin au lendemain de la capitulation. « Trümmerfilm » (ou film de décombre) .
  • Le film commencera même avant la création du studio.Die Mörder sind unter uns participe «  à la création d’un « cinéma des ruines » qui explore les plaies béantes de la défaite et tente d’exorciser les fantômes du IIIème Reich. »
  • Le film a permis de révéler l’actrice Hildegard Knef
  • Il est le premier film produit par la DEFA (Deutsche Film AG), qui fêtait d’ailleurs ses 70 ans en 2016.


NOTE PERSONNELLE

La préparation d’un atelier de l’analyse de l’image pour le jury jeune du festival Max Ophüls Preis en 2019 m’a amené à me plonger dans la filmographie de ce réalisateur originaire de Sarre. C’est ainsi que je suis tombée sur « Die Mörder sind unter uns ». Tout d’abord, sa place dans l’histoire du cinéma allemand a éveillé mon intérêt puisqu’il s’agit du premier film d’après guerre tourné dans les ruines encore fumantes de Berlin. Ainsi, il montre des images brutes d’une Allemagne meurtrie et dévastée, et offre une réflexion sur les questionnements et les blessures que ces événements ont infligés.

Il peut certes paraître un peu primaire sur certains aspects, avec quelques maladresses dans la composition, mais il ne faut pas oublier le contexte dans lequel le film a été tourné : juste après la guerre dans un pays délabré et encore traumatisé. De plus, ces maladresses peuvent aussi soulever des questions intéressantes. Comme l’apparition de la jeune femme belle et sémillante alors qu’elle sort d’un camp de prisonnier. Je trouve pertinent de questionner ses choix et réfléchir sur ce qui les a motivés, ainsi que sur la place des femmes à cette époque en Allemagne.

En effet, selon plusieurs études, les femmes ont eu la responsabilité d’aider les hommes à affronter leur passé et de cette manière aller de l’avant. Enfin, dans le contexte d’un atelier cinéma, le film est riche en mouvement et plans de caméra, au sein d’un décor aux traits expressionnistes. Une œuvre essentielle pour sa culture générale qui offre de nombreuses pistes de réflexions sur le cinéma et l’histoire.

A VOIR: Vidéos sur le films: Trois-raisons-de-voir-les-assassins-sont-parmi-nous

LE FILM: Sinon le film est visible ici, avec des sous-titres anglais

Dossier pédagogique: cette activité se propose d’analyser la séquence d’ouverture du film « Die Mörder sind unter uns » de Wolfgang Staudte.