SMS für dich (Coup de foudre par SMS)

Réalisatrice: Karoline Herfurth
Année: 2016
Avec: Karoline Herfurth, Frederich Mücke, Katja Riemann, Frederik Lau

RESUME

Clara Sommerfeld, auteure berlinoise de livres pour enfants, perd tragiquement son petit ami dans un accident. Elle revient vivre à Berlin en colocation avec sa meilleure amie, mais l’inspiration n’est plus au rendez-vous. Pour noyer son chagrin elle envoie des sms sur le portable de son petit ami disparu dont le numéro à été réattribué à un certain Mark, journaliste sportif. Mark se met alors à la recherche du mystérieux auteur de ses sms…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est basé sur le roman de Sofie Cramer publié en 2009.
  • SMS für dich est le premier long métrage de Karoline Herfurth. Auparavant, elle avait réalisé le court métrage « Mittelkleiner Mensch »(2012). Le film a été nominé pour le Jupiter et le Bambi et a remporté le FairFilmAward des cinéastes.
  • Le film a été tourné à Berlin et à Brandebourg, plus particulièrement dans le Westhafen de Berlin, au Friedrichsbrücke, à la cathédrale de Berlin et le long de la Spree. Des lieux avec lesquels Karoline Herfurth entretien des liens particuliers.
  • Selon la réalisatrice, ce film rappelle par différents aspects d’autres comédies romantiques comme « Quand Harry rencontre Sally », « Notting Hill », « Vous avez un message », « Nuits blanches à Seattle »

NOTE PERSONNELLE

Un film à regarder un dimanche pluvieux emmitouflé dans un plaide confortable et une tasse de chocolat chaud à la main. Dans la série des comédies, et plus particulièrement des comédies romantiques, celle-ci m’a rappelé, dans une certaine mesure, PS : I love you de Richard LaGravanese. Cependant, il ne faut pas s’attendre à ce niveau de cinématographie. Il s’agit une nouvelle fois d’un film léger, loin d’être parfait certes, mais qui a le mérite d’être sans prise de tête. Il est aussi important d’avoir ce genre de film sous la main, notamment lorsque l’on apprend une langue et que l’on veut simplement travailler son écoute. Une comédie à garder sous le coude pour un moment détente tout en apprenant l’allemand.

Helle Nächte (Nuits Claires)

Réalisateur: Thomas Arslan
Année: 2017
Avec: Georg Friedrich, Tristan Göbel, Marie Leuenberger

RESUME

Michael, ingénieur civil autrichien, vit avec sa petite amie à Berlin. Lorsqu’il apprend le décès de son père, il se rend en voiture avec son fils Luis, 14 ans, aux funérailles en Norvège. Michael voit à travers cet événement une occasion de renouer les liens avec son fils après des années d’absence. A la suite des funérailles, il lui propose de passer quelques jours de plus dans le pays. Un renouement complexe mais attentionné sur fond de ravissants paysages en plein cœur de la Norvège.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film est projeté pour la première fois à la Berlinale le 13 février 2017 dans le cadre du Golden Bear Competition. Il remportera d’ailleurs un Ours d’Argent du Meilleur acteur (pour Georg Friedrich).
  • Thomas Arslan a choisi ce décor au sein d’une région totalement isolé afin de créer une confrontation entre les deux personnages qui tentent de renouer des liens. Dans cette région, il n’y a pas de distractions ce qui force les personnages à communiquer pour se mettre d’accord et pouvoir se débrouiller.


NOTE PERSONNELLE

J’ai découvert Helle Nächte grâce aux archives du Festival du cinéma allemand de Paris.  Un film au style méditatif et allusif à travers lequel le réalisateur interroge la paralysie des sentiments. Des sentiments en proie aux variations météorologiques qui ponctuent la randonnée des deux protagonistes en plein renouement épineux. Mais c’est aussi une plongée dans la beauté des paysages norvégiens appuyés par une mise en scène minimaliste, dont le charme réside avant tout dans les silences et la difficile expression des sentiments. D’ailleurs cet aspect taiseux, car il y a en effet peu de dialogues et le débit de parole et relativement lent, rend l’histoire aisée à suivre et comprendre en allemand. Ce sont donc pour ces deux grandes raisons que je souhaitais partager cette œuvre, visuellement agréable et facile à suivre linguistiquement.

Toni Erdmann

Réalisatrice: Maren Ade
Année: 2016
Avec: Peter Simonischek, Sandra Hüller

RESUME

Inès est une femme d’affaire d’une grande société allemande qui vit et travaille à Bucarest. Un jour, elle voit son père débarquer à l’improviste. Cette intrusion engendre d’abord une grande exaspération mais également de grands bouleversements qui remettent en question sa vie si parfaitement organisée. « Es tu heureuse ? », incapable de répondre à cette question, son père décide d’aider Inès à retrouver un sens à sa vie. Pour cela il s’invente un personnage, celui de Toni Erdmann.

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INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • En compétition officielle au Festival de Cannes, le film y rencontre un franc succès.
  • Il a également été sélectionné au Golden Globes 2017 pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et à la 89eme cérémonie des Oscars pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
  • Un projet de remake américain serait prévu par le studio Paramount. Les rôles titres seraient incarnés par Kristen Wiig et Bill Murray (au lieu de Jack Nicholson).

NOTE PERSONNELLE

Il ne faut pas s’attendre à une comédie au sens énergique et colorée du terme mais plutôt une comédie satirique, décalée et introvertie. Les scènes comiques sont filmées avec une certaine austérité, proche d’un ton dramatique démontrant ainsi que la comédie aussi possède de nombreuses nuances. Les scènes embarrassantes, crues et cocasses s’enchaînent dans une mise en scène juste et bien jouée qui comblent ainsi ces presque trois heures de film. Je retiendrais en particulier la scène insensée de l’anniversaire qui m’a particulièrement fait rire de part son incongruité et la gêne tellement palpable. Mais je n’en dirais pas plus car je ne veux rien divulgâcher. Par ailleurs, le film aborde des thématiques fortes. D’une part, le film dénonce un monde du travail où règnent l’hypocrisie et l’individualisme. Deux regards s’affrontent, celui de la working girl, en prise avec ce milieu, et celui du père, totalement détaché de cet univers. D’autre part, la question du bonheur est soulevée. Le film questionne la perception que chacun en a, tout en soutenant par ailleurs que le rire est l’illustration la plus commune. Un cocktail d’inventivité servi avec beaucoup de lucidité.

SITE OFFICIEL: Plus d’informations sur le site officiel du film.

A VOIR: Vidéo Le cinéma allemand de retour à Cannes avec « Toni Erdmann »

M – Eine Stadt sucht einen Mörder

Titre français: M le maudit
Réalisateur: Fritz Lang
Année: 1931
Avec: Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens

RESUME

Une ville terrorisée par un tueur d’enfant déplore une nouvelle victime. Des rafles sont organisées dans les bas-fonds par le commissaire Lohmann. Mais toute cette agitation dérange la pègre qui décide de retrouver elle-même le criminel : mendiants et clochards sont chargés de surveiller les moindres recoins…

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • M – Eine Stadt sucht einen Mörder est un classique du cinéma allemand plus connu en français sous le titre M- Le Maudit.
  • Il s’agit du premier film parlant du réalisateur et serait le tout premier film policier du cinéma.
  • Mal reçu en Allemagne, M le maudit sera interdit dans les pays fascistes mais accueilli avec enthousiasme partout ailleurs.
  • Le film offre une interrogation sur la justice et la culpabilité ainsi qu’une critique de l’asservissement.
  • Les bouleversements sociaux ne sont pas des freins à la créativité, comme en témoigne le développe du cinéma allemand entre 1919 et 1933. Bien que le pays sort d’une défaite et commence à s’agiter, jusqu’à mener Hitler au pouvoir, le cinéma allemand manifeste une grande inventivité.
  • Même si le film est d’aspiration documentaire, le but de Fritz Lang n’était pas pour autant de produire une reconstitution de la réalité. Pour construire sont film, il s’est basé sur plusieurs affaires de meurtres en séries au début des années 1920, comme : l’affaire de Haarman, de Schuman, de Grossman, de Denke, de Lüdke et de Kürten (le « vampire de Düsseldorf » arrêté en 1929 ; créant une coïncidence avec le cas imaginaire de M).
  • Le réalisateur interrogea la fascination des gens ordinaire pour le crime. Il y a certes un plaisir ludique dans la résolution d’un crime, mais selon lui cela ne suffit pas à justifier cette attirance. Il pose le postulat que « notre répugnance même [pour le crime] est la preuve […] de la peur qu’un jour, une fois – sous l’emprise des circonstances qui saperont la barrière édifiée par des siècles de civilisation – vous ou moi, pourrons être cette personne. »  En somme n’importe qui est susceptible de commettre un meurtre. Mais pour Lang admettre cette possibilité est une forme de prévention. Son film fonctionne comme une sorte de catharsis.  En gros, il vaut mieux prévenir que guérir.
  • Le titre du film a fait l’objet de modifications par le réalisateur. « Lang prétend qu’il aurait eu l’idée de changer de titre à l’occasion d’un quiproquo avec le propriétaire d’un hangar où il voulait tourner : ce dernier lui en refusait l’autorisation parce qu’il était convaincu que les « assassins » du titre désignaient les nazis, pour lesquels il aurait eu des sympathies. Lang aurait alors expliqué qu’il voulait tourner un film sur un tueur d’enfants, ce qui aurait levé toutes les préventions du propriétaire soupçonneux. Une autre explication peut davantage convaincre : il semble que plusieurs autres films sortis à la même époque avaient recours au mot « Mörder» dans leur titre. Le besoin de se distinguer de la masse de la production a pu jouer. »
  • Parfois ce sont les distributeurs qui font le choix de modifier le titre. En 1959, une version courte sera titré « M, dein Mörder sieht dich an ». En 1960, c’est la télé allemande qui propose un nouveau titre : « M, eine Stadt sucht einen Mörder »
  • Peter Lorre joue le rôle du criminel. C’est d’ailleurs son premier rôle au cinéma.
Peter Lorre
  • Récemment le film a été adapté en série pour la télévision autrichienne par le réalisateur David Schalko


NOTE PERSONNELLE

M le maudit est indéniablement un classique majeur du septième art qui aborde d’innombrables thèmes historiques. On pourrait faire de longs discours sur ce chef-d’œuvre de Fritz Lang, mais il en existe déjà bien assez à mon sens pour prétendre apporter quelque chose de nouveau et de captivant. Je dirais en toute simplicité, il s’agit d’un film à voir et à revoir qui malgré le temps, reste tout aussi passionnant. Par ailleurs, c’était également l’occasion de rebondir sur la série autrichienne adapté du film. Une version moderne pour ceux qui ne serait pas fan des « vieux films » ou simplement curieux de voir comment cette histoire a été transposée à notre époque. Dans tout les cas un film à voir absolument !

LE FILM: Le film est visible sur ce site.


Rossini – oder die mörderische Frage, wer mit wem schlief

Réalisateur: Helmut Dietl
Année: 1996
Avec: Gudrun Landbrebe, Veronica Ferres, Joachim Krol

RESUME

Cette satire d’Helmut Dietl suit le temps d’une soirée les turbulences du « Rossini », un restaurant luxueux qui accueille chaque soir l’élite d’une grande ville qui ressemble en tout point à Munich. Pour certains il est comme une deuxième maison. On y trouve une journaliste nymphomane dont la dernière « victime », un réalisateur, souffrant de problèmes d’impuissance; un chirurgien plastique amoureux, dont la bien-aimée ne peut pas décider entre le poète Bodo ou le producteur de films Oskar, qui est en difficulté financière. Et bien sûr Rossini lui-même, qui se sent comme un majordome pour les clients snobs de son propre restaurant. Lorsqu’une actrice séduisante et mystérieuse appelée Blanche-Neige apparaît dans le restaurant et prend Rossini au piège, tout devient incontrôlable.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Helmut Dietl (1944-2015) était un spécialiste des portraits satiriques du gratin munichois.
  • Le scénario de Rossini a été écrit en étroite collaboration avec Patrick Süskind et a valu à ses deux auteurs le prix du meilleur scénario au Deutscher Filmpreis.
  • Le film contient de nombreuses allusions à des personnes et des lieux réels :

Oskar Reiter au producteur à succès Bernd Eichinger.

Uhu Zigeuner fait allusion au réalisateur et co-auteur du scénario, Helmut Dietl.

Bodo Kriegnitz au poète Wolf Wondratschek, dont le poème « Carmen » est sous-titré « die mörderische Frage, wer mit wem schlief“ .

L’histoire de la belle Valérie convoitée par Reiter et Kriegnitz qui finit par se suicider, est basée sur la personne réelle de la monteuse du film Jane Seitz.

Le personnage extrêmement timide, joué par Joachim Król, qui ne veut pas que son livre soit filmé même pour beaucoup d’argent, aurait pour modèle le co-scénariste Patrick Süskind. Le livre (dans le film : « Loreley ») est censé être son best-seller Parfum. Süskind avait refusé des offres de tournage du roman pendant des années – ce n’est qu’en 2006, presque 20 ans après sa publication, que cela a été fait.

  • Le restaurant « Rossini » est inspiré du restaurant munichois « Romagna Antica », qui était situé à Schwabing, au 52 de la Elisabethstraße, non loin du Filmverlag der Autoren. Il a été fréquenté par des célébrités du cinéma (dont Rainer Werner Fassbinder) à partir des années 1970. Dietl et Eichinger faisiat égalemant partie des invités réguliers dans les années1980.

Die Entdeckung der Currywurst

Réalisatrice: Ulla Wagner
Année: 2008
Avec: Barbara Sukowa, Alexander Khuon, Wolfgang Böck

RESUME

A Hambourg durant la Seconde Guerre Mondiale une idylle née d’une rencontre fortuite lors d’un bombardement entre Lena Brücker, une quarantenaire qui vit seule et le soldat Hermann Bremer en congé dans son pays. Lena offre au jeune homme un abri pour la nuit, mais ce qui devait n’être qu’une situation temporaire perdure et fait de lui un déserteur. Il est désormais forcé de se cacher jusqu’à la fin de guerre que Lena omet de lui dire pour prolonger cette romance. Naturellement ceci n’est pas sans conséquence.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

  • Le film a été tourné à Cologne ainsi qu’à Riga en Lettonie.
  • Le film est une adaptation de la nouvelle d’Uwe Timm publié en 1993.
  • Barbara Sukowa qui incarne Lena Brücker est l’une des égéries de la Nouvelle Vague allemande dans les années 1980. Elle est notamment rendu célèbre grâce à la réalisatrice Margarethe von Trotta. Par ailleurs, elle a joué sous la direction de Serge Gainsbourg pour son film Equateur sortie en 1983. Et en 2000, elle est membre du jury de la 53ème édition du Festival de Cannes alors présidé par Luc Besson.
Margarethe von Trotta
  • « À Hambourg, une poignée de passionnés de la saucisse sont allés jusqu’à se constituer en association, le « Currywurst Club Hamburg » (CCH), pour défendre ce « symbole de l’identité allemande » contre les « fétichistes de la santé » et les « pourfendeurs extrémistes de la graisse ». Et bien sûr, contre les tenants de son origine « berlinoise ». « Ces faussaires sont nombreux, véhéments et influents, mais en aucune façon sérieux », vitupèrent sur leur site Internet les croisés hambourgeois de la saucisse. »

NOTE PERSONNELLE

Grande spécialité de la « gastronomie » allemande, la saucisse à la sauce tomate et au curry est incontournable en Allemagne. Un musée lui est même consacré à Berlin. J’étais alors intriguée par le titre et curieuse de connaître l’histoire de cette gourmandise peu diététique. Si elle fait incontestablement partie de la culture allemande, son origine exacte fait l’objet de diverses revendications. Bien que l’éditeur du livre, dont le film est tiré, souligne que cette version relève de la fiction, d’autres hambourgeois soutiennent mordicus que le personnage de Lena a bien existé et que son origine se trouve à Hamburg. Pourtant les berlinois livrent une autre version des faits. Qui a tort, qui a raison, voilà une question bien ardue ! Le film propose une variante tout à fait plausible (ça ne serait pas le seul plat né par maladresse). Toutefois, ce n’est pas le propos principal puisque c’est avant tout une romance, qui ajoute un peu de frivolité au contexte ; la création culinaire arrive, elle, plus tard dans l’histoire. J’ai apprécié cette explication sur ce plat que je pensais bien plus antérieur à la seconde guerre mondiale et encore moins que ce soit l’œuvre d’une femme. Raison de plus pour le regarder.